Pourquoi je refuse d’utiliser le #publicité pour parler d’un produit reçu

L’une des raisons pour lesquelles j’ai changé le nom du blogue, c’est pour me donner une plus grande liberté quant aux sujets dont je traite ici.

Je veux entre autres parler plus fréquemment de ma vie de pigiste, entrepreneure et blogueuse, des métiers qui font souvent peur en raison de leur insécurité, mais qui me passionnent.

Ce weekend, Marie-Julie Gagnon a publié un texte qui m’a fait réagir, présentant tout ce qu’elle déteste des blogues. J’ai commenté sa publication sur son Facebook personnel et une discussion sur nos points de vue assez différents s’en est suivie.

Cependant, un des points sur lesquels nous sommes d’accord est l’éthique des blogueurs (ou le manque de, plutôt).

Ça m’a donné envie d’écrire ce billet pour expliquer pourquoi je refuse d’utiliser le mot-clic #publicité lorsque je parle d’un produit qui m’a été envoyé par une compagnie, même si les lois qui sont tranquillement mises en place semblent s’aligner vers une obligation de le faire.

L’importance de la transparence

Capture d'écran blogue Béatrice

Ça fait plusieurs fois que j’en parle, pour moi, la transparence est essentielle pour tout blogueur qui veut réussir.

Une publication commanditée ou une publicité cachée, c’est NON! Il n’y a pas d’excuses.

Pas de « mais le client ne voulait pas que je l’indique », pas de « mais je ne le savais pas ». TU as choisi de faire des sous ou de recevoir des bénéfices sous la forme de produits ou de gratuités, TU DOIS apprendre les règles qui vont avec.

Ça s’applique autant aux personnalités de la télévision/radio qu’aux compagnies, qu’aux blogueurs et autres!

Sur mon blogue, j’ai une politique éditoriale claire où je définis mon utilisation des mots « commandité » et « publicité », qui, à mes yeux, n’ont pas la même signification :

  • CONTENU COMMANDITÉ : tous les billets commandités sont identifiés tels quels au début (« Commandité ») et à la fin du billet (« Ce billet est commandité par X »). Les partages de ces billets sur les médias sociaux sont accompagnés du mot-clic #commandité, et, sur Facebook, de l’utilisation de l’outil pour identifier le contenu payé.

Définition de contenu commandité : contenu créé en collaboration avec une marque ou une entreprise qui, en l’échange de mentions publicitaires, accepte de financer sa création. Ce contenu diffère de la publicité, car il s’agit de contenu pouvant être utile pour le lecteur, et non une simple mention publicitaire. Exemple : je m’associe à Maxi pour faire la promotion de leurs initiatives pour contrer le gaspillage alimentaire.

  • PUBLICITÉ : une publicité sur les réseaux sociaux, soit un court message (souvent accompagné d’une photo ou vidéo) faisant la promotion d’une compagnie en échange d’un paiement, est toujours accompagnée du mot-clic #publicité, et, sur Facebook, de l’utilisation de l’outil pour identifier le contenu payé.

Définition de publicité : publication payée mettant de l’avant une marque ou une entreprise, sans plus value pour le lecteur. Exemple : je fais la promotion d’un concours organisé par Aero sur Facebook.

D’ailleurs, quand j’ai conçu ce nouveau site, je voulais que le contenu commandité soit identifié de façon encore plus claire.

Avec le développeur que j’ai engagé, nous avons trouvé une solution pour que le mot « commandité » apparaisse non seulement sur le billet, mais également en page d’accueil et dans toutes les sections du site. De cette façon, il n’y a aucune ambiguïté.

Pourquoi parler d’un produit reçu gratuitement n’est pas (nécessairement) une publicité

Bon, je vais mettre les choses au clair dès le départ : oui, il est possible de faire un contrat-échange où un produit sera un paiement et il sera nécessaire d’indiquer #publicité pour bien discloser.

Mais ce n’est pas le cas la majorité du temps.

Je m’explique : en tant que blogueuse, plusieurs compagnies m’envoient des produits, parfois de façon sollicitée, parfois non. Je suis aussi invitée à des événements et même à des voyages de presse.

Lorsque je reçois une telle offre, je suis TRÈS claire avec les compagnies : je ne garantis en aucun cas une couverture sur mon blogue ou sur mes réseaux sociaux.

Oui, c’est le fun de recevoir des produits, mais si je ne les aime pas, je n’en parlerai pas! Lorsqu’une compagnie m’invite à un événement, elle ne sait pas SI je vais en parler et si je le fais, COMMENT je vais le faire.

Elle ne contrôle pas le message. En fait, elle n’a pas son mot à dire sur le message.

Elle me donne l’information, je fais ce que je veux avec. 

Ça ne peut donc pas être une publicité.

On a cette idée que les blogueurs sont les seuls à recevoir des invitations ou produits et donc, qu’ils devraient les déclarer comme publicités, car la compagnie qui fait ce démarchage espère bien sûr un retour positif.

Pourtant, ce type de collaboration existe dans TELLEMENT de milieux.

Les journalistes acceptent des gratuités, par exemple un billet de spectacle ou un repas au restaurant, contre une critique. Une critique, de par sa nature, n’est pas publicitaire! Le journaliste est libre de dire qu’il a détesté un album ou un restaurant, même si ça lui a été offert gratuitement.

Les chefs reçoivent des produits de bien des compagnies alimentaires, qui espèrent qu’ils utiliseront X ou Y produit dans leur restaurant.

Ça existe aussi dans le domaine du voyage, par exemple quand les compagnies invitent les agents de voyage en FAM trip (voyage de familiarisation), pour leur faire découvrir de nouveaux hôtels ou itinéraires.

Il y a sûrement bien d’autres exemples.

Ces gratuités permettent d’ouvrir tes horizons et de faire des choix plus éclairés en découvrant quelque chose que tu n’aurais peut-être pas découvert par toi-même. 

La plupart du temps, une gratuité est un outil de travail, pas un « cadeau », comme plusieurs se plaisent à dire. Des cadeaux, il y en a… et je n’en parle souvent même pas sur le blogue, parce que ce sont, justement, des cadeaux.

Penses-y : qu’est-ce qui est plus publicitaire, entre copier/coller (littéralement ou pas) un communiqué de presse annonçant une nouveauté sans tester le produit (donc prendre tout ce que la compagnie dit comme du cash) ou recevoir le produit gratuitement et écrire sur ses bons ET MAUVAIS côtés?

Pourquoi est-ce que certains disent que le premier n’est pas de la publicité, tandis que le deuxième l’est? C’est un non-sens. Le premier est beaucoup plus publicitaire et personne ne réclame de disclosure!

Pour toutes ces raisons, j’utilise, selon le cas, les mots-clics #invitationmédia, #voyagedepresse et #produitoffert pour déclarer une gratuité, en plus d’indiquer très clairement si une compagnie a pu influencer d’une quelconque façon l’écriture de mon billet.

Quand une gratuité sert de paiement

Chambre à coucher
Pourquoi est-ce que personne n’invente un lit qui a ce genre de look, mais avec du RANGEMENT et qui ne coûte pas 5000$?!

Ceci étant dit, et ça ne m’est jamais arrivé pour le moment, mais il est possible et acceptable d’être payé en biens ou en expériences et donc, qu’une gratuité devienne une publicité.

Par exemple, si une compagnie m’offrait un nouveau lit (parce que ça fait des mois que je cherche un nouveau lit et que ce que j’ai en tête ne semble pas exister), je pourrais me dire : « la valeur de ce lit (tant monétaire que par mon besoin pour celui-ci) est assez grande pour que j’offre un retour assuré et approuvé par la compagnie ».

Dans ce cas, et ce qui différencie vraiment une gratuité d’une publicité/commandite pure et dure, c’est que la compagnie contrôle le message.

Je lui ferais lire mon billet. J’utiliserais ses mots-clics promotionnels. Elle pourrait me demander de reprendre une photo, de changer une phrase.

Je lui aurais promis une couverture positive, peut-être même un nombre de publications.

Ce serait un contrat-échange publicitaire. Une publicité. Point.

Le juste milieu

Moi et Ricardo
Lors d’un événement média… avec Ricardo 😮

Tout ceci étant dit, si je sais pertinemment que je ne parlerai pas d’un produit ou d’un événement… je n’accepte pas!

Parfois, je reçois des invitations incroyables, mais mon calendrier éditorial de blogue est complet et je sais que je ne pourrai pas en faire mention, même si c’est la chose la plus fabuleuse de l’univers.

Je refuse alors l’invitation ou le produit.

Ce serait injuste que je profite d’un repas gratuit au restaurant, puis que je n’en parle pas nulle part. Quand je sollicite un produit, c’est que je sais qu’il va m’être utile pour un billet et que j’aurais fait la même mention que je l’aie payé de ma poche ou que je le reçoive.

C’est difficile de faire ce choix, mais c’est essentiel pour continuer à avoir de belles collaborations entre les différents acteurs du milieu.

Quand je reçois des produits non sollicités et que je ne peux (ou veux) réellement pas en parler, je n’en parle pas! Même si la compagnie m’a envoyé quelque chose d’une grande valeur. Si elle m’avait écrit avant de faire l’envoi, j’aurais été honnête, je lui aurais évité ces frais.

Avoir accès à des événements médiatiques, voyages de presse ou gratuités me permet d’offrir une plus grande diversité de sujets en me donnant accès à des expériences et à des produits que je n’aurais pas pu payer de ma propre poche, car je n’ai pas d’employeur qui pourra payer la facture.

Connais-tu beaucoup d’industries où la personne doit débourser de sa propre poche afin de pouvoir travailler?

À la limite, je pourrais faire un billet extrêmement négatif sur un produit qui m’a été offert gratuitement et offrir une publicité gratuite à une compagnie, parce que c’est l’entreprise d’une amie!

Mais tsé, ceci étant dit… on est tous influencés par quelque chose et être 100% objectif est tout simplement impossible.

L’apparition de mots-clics ironiques… mais pas tant

Bottes Olang Dada
Bottes Olang offertes

Il y a quelques mois (années?), Josiane et Carolane Stratis ont commencé à utiliser le mot-clic #achetéavecmessous pour « déclarer »… leurs propres achats. Elles étaient tannées de se faire accuser de faire de la publicité cachée.

J’ai aussi vu apparaître le mot-clic #notsponsored (pas commandité).

Il y a des gens qui semblent être à la chasse aux sorcières et pensent que les blogueurs essaient de tout leur cacher. Faut pas virer fou non plus.

C’est possible de vraiment tripper sur quelque chose et que ce ne soit pas une pub.

Si un blogueur déclare ses publicités, produits reçus ou autres, il n’y a aucune raison de penser qu’une publication sans disclosure est une publicité cachée. Un moment donné, il faut faire confiance aux gens qu’on a choisi de suivre et ne pas suivre ceux qui ont une éthique douteuse.

En conclusion

Ordinateur et cahier de notes

Ce billet est finalement beaucoup plus long que ce que j’aurais cru en commençant à le rédiger. Le monde du blogging est encore nouveau et plusieurs règles restent à définir.

J’ai écrit ce billet avec les connaissances acquises lors de mon BAC en journalisme et mes années d’expérience en marketing. Même avant de bloguer professionnellement, c’est ce que je faisais dans la vie.

J’aime ces deux univers, mais je crois qu’ils doivent être bien définis et que plusieurs pensent tellement juste aux côtés positifs du blogging qu’ils en oublient leurs propres principes.

Parce que disons-le : il y en a en tabarouette, des blogueurs qui font les trucs tout croches.

Qui acceptent de faire une publicité contre une bébelle à 2$, qui disclosent, mais qui cachent le mot-clic dans une série de 1000 mots-clics pour ne pas que ça paraisse. Qui tètent des trucs (ayant souvent une très grande valeur)… pour ne finalement jamais en parler. Qui utilisent des mots-clics flous (j’hais tellement les #collabo, #partenaire ou les mots-clics en anglais sur un blogue francophone!) sans donner leur définition nulle part ou sans politique éditoriale.

Oui, j’aimerais que des lois encadrent le blogging au Canada. Mais ces lois risquent d’être n’importe quoi et injustes envers les blogueurs si on les compare à toutes les autres entreprises médiatiques.

Le plus important est que les lecteurs comprennent le type de contenu qu’ils lisent pour se faire une opinion claire. Un billet commandité peut être une excellente source d’information, mais il faut que le lecteur sache qu’il est commandité. L’un n’enlève rien à l’autre.

Et les blogueurs qui n’ont pas d’éthique sont déjà en train de s’autoéliminer : leurs tactiques rendent leur durabilité impossible, parce que ceux sur qui ils dépendent pour ~live the dream~ leur tournent tranquillement le dos, car ils ne veulent pas être rattrapés par les lois changeantes ou ne veulent pas que leur réputation soit entachée.

Je réalise que pour certaines d’entre vous, c’est sûrement beaucoup d’information très difficile à comprendre. L’essentiel à saisir est que toute influence (payée ou non) doit être déclarée par les blogueurs… mais aussi par les entreprises, dans les émissions de télé, dans les magazines, etc.

Envie d’en savoir plus sur les bonnes pratiques pour blogueurs? J’ai écrit un ebook à ce sujet!

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Image pour Pinterest : publicité sur internet

Est-ce que la transparence sur les blogues que tu lis est importante? Dis-le-moi dans les commentaires!

4 Commentaires sur “Pourquoi je refuse d’utiliser le #publicité pour parler d’un produit reçu

  1. Jennifer dit :

    Excellent article! On est vraiment d’accord sur le fond, même si on n’utilise pas les mêmes mots, mais tu m’as fait réaliser que je n’ai en effet pas écrit clairement dans ma politique quel mot-clé voulait dire quoi. Je mets ça à ma todo, c’est un excellent point!

  2. geekette at home dit :

    tout à fait d’accord avec toi ! pour moi c’est tout nouveau d’avoir des demandes de partenariats. j’en ai fait un et j’ai été très clair avec la compagnie que ça serait inscrit sur le billet que j’ai été payé pour le faire.De plus c’est inscrit dans ma page à propos que je veux être transparente avec mes lectrices. par contre je n’ai pas utilisé les même mots que toi mais j’en prend note.

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