Bizarrement, plus le temps passe, plus j’ai de la difficulté à accepter que Renaud soit parti.

Plus j’ai de la difficulté à le croire.

Suite à son décès, je me suis encore plus entourée de photos de lui qu’avant. Avant, j’avais une photo de lui et ma mère dans un cadre, à la maison, et une photo de lui seul comme fond d’écran sur mon iPhone.

Maintenant, j’ai une photo de Renaud avec moi en tout temps, une photo de lui à mon bureau à la maison et deux photos de lui au bureau… Et il est dans un montage photo qui me sert comme fond d’écran sur mon portable, mais aussi sur mon ordi de bureau. Et j’ai un collage qu’il a fait sur ma bibliothèque.

Il est partout.

Et quand je regarde ces photos de Renaud si souriant, si heureux… Je ne peux pas croire qu’il n’est plus là. Je n’habite plus chez mes parents depuis tellement longtemps, je ne voyais pas Renaud si souvent… Mais il était là. Je savais qu’il était là. Et j’étais toujours tellement heureuse de le voir.

En novembre, mes parents sont partis un weekend à Las Vegas. Ils m’ont demandé de m’occuper de Renaud pendant leur absence. Je l’ai fait et malgré certains moments plus difficiles, je me suis dit que je pourrais m’habituer à jouer à la grande soeur-gardienne de temps à autre. De passer un weekend par mois avec lui.

Et je n’ai jamais eu de deuxième weekend.

Renaud a toujours été mon petit bébé. Certains diront qu’il a été ma petite poupée à qui j’ai pu donner de l’amour inconditionnellement.

Quand il est arrivé, j’avais 6 ans et je ne demandais qu’à avoir ce petit être avec qui jouer. Et c’est toujours un peu resté ainsi.

C’était mon petit bébé, et il retournait tellement l’amour qu’on lui donnait.

Puisqu’il était non verbal, la relation que l’on avait avec lui était beaucoup au niveau du toucher. Il nous donnait des caresses, en venant porter sa tête sur notre épaule. Je lui prenais la main, lorsque nous étions tous les deux assis sur le siège arrière de la voiture. Je m’assoyais à ses côtés, lorsque j’arrivais à le convaincre qu’être assis sur le sofa pour regarder la télé c’est plus agréable qu’être assis par terre.

Je ne toucherai plus Renaud. Son corps n’existe plus.

J’ai beau l’écrire… J’ai beau le savoir… Ça ne rentre pas dans ma tête.

Je n’arrive juste pas à l’accepter.

Je n’arrive juste pas à le croire.