J’ai l’impression que je dois m’expliquer. Ou peut-être que je veux simplement me confesser, pour enfin dire haut et fort une vérité que je garde pour moi depuis quelque temps. Et que je ne suis pas capable d’exprimer à voix haute.

Je rush un peu beaucoup ces jours-ci.

Je parle de défis, de positivisme, de réussir, mais, dans le fond, je ne suis que rarement mes propres conseils. J’ai un peu l’impression d’être une fraude.

Tsé, le syndrome de l’imposteur? Bin c’est moi, ça.

J’essaie toujours d’être le plus transparente possible sur ce blogue. Donc j’avais envie d’en parler ici, même si ça sort de mes sujets habituels.

Syndrome de l'imposteur

Je suis en mode panique

Je l’ai vraiment réalisé samedi dernier.

Ça faisait plusieurs jours que ça n’allait pas, j’avais eu plusieurs ennuis avec diverses compagnies (tant au niveau personnel que professionnel), j’ai pour la première fois eu à dealer avec des clients mauvais payeurs au moment où j’avais le plus besoin de sous, j’ai eu des commentaires négatifs sur certains mandats, et, surtout, j’ai commencé à me mettre une immense pression pour vivre de ce blogue.

Plus le blogue grossit, plus les gens me disent « ça va bien tes affaires! », plus je capote.

Samedi dernier, ça n’allait vraiment pas. Je me suis réveillée après une semaine difficile et mon routeur avait eu un bogue. Je n’avais qu’à peser « reset » pour résoudre le problème, mais d’avoir à faire ça en me levant me semblait comme la plus difficile des tâches.

C’était comme si le monde au grand complet était contre moi.

J’ai quand même fait ce qui était à mon horaire : chronique radio, puis gym. Mais ces tâches ont semblé plus ardues qu’à l’habitude. J’ai décidé de me payer la traite avec un sac de popcorn au cheddar de marque PC (c’est le meilleur).

Je suis arrivée au Pharmaprix, et il ne restait plus de popcorn au cheddar PC. Il y avait genre 5 autres marques de popcorn au cheddar, mais pas le PC.

Et j’ai failli me mettre à brailler.

On s’entend que ce n’est pas une réaction normale. C’est complètement démesuré, complètement absurde.

J’ai passé la soirée à manger mon sac de popcorn (moins bon) au complet. Puis je me suis claqué un Kraft Dinner. Le comfort food, c’est mon mécanisme de survie. Ma mauvaise habitude. Surtout l’hiver. Mautadine que j’hais l’hiver et son effet sur mon moral.

Mais une fois le sac englouti, une fois tout le Kraft Dinner mangé, j’ai snapé. Aussi rapidement que je m’étais laissée snaper vers le négatif. J’ai décidé que je voulais me sortir de ce pattern.

Le pattern qui me suit depuis des années : je me mets plein de pression, je deviens super stressée, et quand je suis stressée, je fais tout sauf ce que je dois faire. Je deviens une reine de la procrastination. Donc je stresse plus. Donc je procrastine plus. Donc je panique plus.

Santé mentale

Il faut dire que je pars à -10 au niveau de la santé mentale. J’ai de graves problèmes d’anxiété depuis plusieurs années. J’ai longtemps pris de la médication, j’ai consulté des professionnels, et quand la situation s’est finalement réglée un peu, j’ai perdu mon frère, ma personne préférée au monde.

J’ai souvent utilisé ce blogue pour parler de tous ces changements que j’ai mis en place pour tenter de remonter la pente. Je veux toujours axer sur le positivisme, mais la vérité est que ce n’est pas toujours rose dans mon cerveau.

Je suis tannée. J’ai enfin trouvé que je veux faire, ce que j’aime faire, et c’est ce blogue. Mais vivre d’un blogue au Québec, ce n’est pas facile. J’ai de super contrats on the side qui me permettent de manger, et, en plus, c’est vraiment des nice contrats. Je devrais être heureuse.

Je devrais être heureuse

Il y a quelque temps, j’ai brainstormé avec moi-même et j’ai décidé d’ouvrir une petite boutique pour générer un peu de profits avec le blogue, parce que ça me permettrait de continuer à être créative.

Sauf que jamais je n’aurais pensé que ce serait autant de travail, de back and forth, de problèmes à régler. J’ai aussi voulu engager une personne aux ventes, parce que juste le mot « vente » me donne des sueurs froides. Mais je n’ai pas les sous pour engager quelqu’un qui m’aiderait à faire des sous. Une belle roue, hein?

Donc au lieu de focaliser sur les solutions pour réussir mes objectifs, j’ai commencé à procrastiner plus que jamais. Mon outil de procrastination de choix? Les médias sociaux.

Je me mentais en disant que je répondais aux questions de lectrices, que c’était donc du temps bien investi. Mais checker sa page Facebook aux 5 minutes, pratiquement 50 fois par jour, ce n’est pas normal. Et obséder sur les médias sociaux, c’est la meilleure façon de se comparer à d’autres.

Et entendons-nous que c’est rare qu’on se compare positivement. Les autres réussissent toujours mieux. The grass is always greener on the other side.

Bref, mes journées étaient une succession de procrastination, médias sociaux, comparaison, panique, travail, comfort food, panique, plus de travail, médias sociaux, comparaison, panique, travail… jusqu’à minuit, 1h du matin.

Les réveils étaient de plus en plus difficiles, mais je ne faisais que continuer ce mauvais pattern.

Pis, dimanche, quand je pensais enfin m’être levée du bon pied avec l’idée que les choses vont changer, je me suis arraché un bout de doigt avec ma mandoline.

Caliss

Changements

Je suis tannée.

Je ne deal pas bien avec la pression, et j’ai choisi le métier le plus stressant au monde : entrepreneur.

Clap clap, hein?

Mais je ne suis pas bien en entreprise. J’ai essayé. J’aime être travailleuse autonome, j’aime travailler sur mes propres projets. Même si des fois, c’est encore plus difficile que d’être employée. Je dois cesser d’aller automatiquement vers mes mécanismes de survie.

La vérité, c’est que j’ai peur du succès. C’est beaucoup plus facile de se plaindre de son sort.

Je connais les solutions pour me débarrasser de mes mauvaises habitudes. Je les ai toutes essayées à un moment ou un autre :

  • Cesser de me mettre autant de pression pour que tout aille plus vite;
  • Utiliser l’app « Self Control » pour m’empêcher d’aller sur les médias sociaux quand je dois travailler;
  • Cuisiner plus, ça me relaxe, et c’est réconfortant sans être du junk food;
  • Arrêter de travailler le soir;
  • Ne pas utiliser mon cellulaire au lit;
  • Cesser de me comparer aux autres (plus facile à dire qu’à faire!);
  • Écrire mes accomplissements pour m’aider à focaliser sur le positif;
  • Respirer, méditer, faire de l’exercice.

Donc, voilà. Je voulais être transparente, je voulais dire que même si mes billets sont remplis de positivisme, de belles idées, de tout, bin ce n’est pas toujours joyeux dans ma tête. Je ne dois pas être la seule à vivre des moments du genre, mais j’ai une plateforme pour en parler, m’aider et peut-être aider d’autres personnes au passage.

Alors je partage.

Comment vais-je, deux ans plus tard? J’ai publié une mise à jour sur les changements que j’ai faits dans ma vie en août 2018.

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Image pour Pinterest : anxiété

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