Il y a une chose dont je n’ai jamais parlé sur ce blogue. En fait, quelque chose que peu de gens savent, même pas mon père comptable!
J’ai déjà eu des dettes. Des dettes de carte de crédit, avec le pire taux d’intérêt au monde.
Et je n’en parlais pas, parce que j’avais un peu honte.
Avec mon éducation financière, je n’aurais pas dû avoir de dettes. Mais j’ai pris des décisions qui étaient financièrement stupides pour profiter de moments que je jugeais importants.
Quand, comment… pourquoi?!
Le 11 décembre 2011, mon monde s’est écroulé quand mon petit frère d’amour est décédé. À peine deux ou trois semaines plus tôt, je venais d’accepter mon premier emploi d’adulte, qui m’avait été offert sur un plateau d’argent.
Le marketing aux Canadiens de Montréal, tsé!
Mais le décès de mon frère a tout changé. Ce qui s’annonçait comme une job que j’allais garder toute ma vie est devenu un fardeau.
Je n’étais pas heureuse, l’emploi n’était pas pour moi, malgré la sécurité financière que ça m’apportait, malgré le prestige de l’organisation.
Donc, quand j’ai eu une porte de sortie, en septembre 2012, je l’ai prise. J’étais confuse, j’avais besoin de temps pour digérer l’année qui venait de se passer.
J’ai choisi de réaliser un projet qui me trottait en tête depuis 2010 : partir en Australie avec un visa vacances-travail, pendant six mois.
Et bien que ce fût la plus belle expérience ever, financièrement, disons que ça ne s’est pas déroulé comme prévu.
Visa vacances-travail… sans travail
TOUT le monde à qui j’ai parlé de mon projet m’a dit et répété à quel point ce serait facile de trouver un emploi là-bas. Certains qui avaient fait un voyage similaire m’ont même dit être revenus avec plus d’argent qu’à leur départ!
Mais quand je suis arrivée là-bas, des « mauvaises » décisions et un contexte peu favorable ont fait que je n’ai travaillé que quatre jours sur six mois.
Ma « pire » mauvaise décision a été de ne pas chercher un emploi immédiatement en arrivant, en me disant que ce serait facile, que je n’avais pas à me presser.
Mais quand j’ai enfin voulu le faire, une succession de circonstances ont rendu la recherche quasi impossible : plus grande sécheresse de l’histoire du pays (donc emplois fermiers difficiles à trouver), être au mauvais endroit lors de la mauvaise saison, être trop (!) qualifiée (les employeurs n’aiment pas ça quand il s’agit de jobs de « bas niveau ») et j’en passe.
J’ai finalement trouvé un emploi à Adélaïde, pour collecter des fonds dans les rues (tsé, les gens qui gossent à tous les coins de rue?!), mais disons que j’ai réalisé bien vite que c’était un peu (hum) frauduleux, comme pratique.
J’ai lu des centaines de témoignages similaires sur Internet, j’ai posé quelques questions… et j’ai été mise à la porte après quatre jours.
J’ai fait beaucoup de bénévolat en échange d’un lit et de nourriture question de réduire les frais, mais disons que je n’avais quand même pas prévu ne pas avoir de revenus pendant six mois.
La décision que j’ai prise
Je réalise que les dettes que j’ai choisi d’accumuler sont des dettes privilégiées. Des dettes par choix. Des dettes pour le plaisir, et non de subsistance.
Je réalise aussi que j’aurais pu demander un prêt personnel à quelqu’un, pour que les intérêts soient moins élevés.
Mais je voulais assumer moi-même la décision que j’ai prise, soit de continuer mon voyage, même si je n’avais plus les sous nécessaires.
Alors j’ai commencé à mettre tous mes achats sur ma carte de crédit, sachant que le compte d’épargne que j’utilisais pour payer le compte à la fin du mois était maintenant à sec.
Je savais que cette décision aurait des conséquences, surtout que j’avais tellement écouté ceux qui m’avaient dit que je reviendrais riche (lol), qu’avant même mon départ, j’avais déjà réservé un voyage en Irlande, pour assister à un événement sur le blogging.
J’ai tout mis sur ma carte de crédit. J’ai fait attention à mes dépenses, mais je ne me suis pas privée, j’ai choisi de vivre mon expérience à fond.
Et les dettes ont commencé à s’accumuler.
Au retour
Je suis revenue d’Australie en juillet 2013 et j’ai immédiatement obtenu quelques contrats, mais pas assez pour rembourser plus que le montant minimum sur ma carte de crédit.
Puis, je suis partie en Irlande pour ce voyage déjà prévu, sachant que chaque sou que j’y dépensais était à crédit. Finalement, ce voyage aura été le déclic dont j’avais besoin pour confirmer que je devais trouver une façon de travailler pour moi-même, car je serais toujours malheureuse à faire du 9 à 5.
C’était donc une bonne mauvaise décision.
Mais commencer à « travailler pour toi-même », quand tu ne sais pas vraiment ce que ça signifie, ce que ça implique, c’est plus facile à dire qu’à faire.
J’ai fait plusieurs démarches, pas toujours fructueuses, pour démarrer ma nouvelle carrière.
Et je me suis retrouvée, en novembre-décembre 2013, à travailler au salaire minimum, un emploi saisonnier d’emballage de chocolat. Pour survivre financièrement. Pour tenter de me démerder, finalement.
Remboursement de dettes
Je suis allée voir une conseillère financière, bien sûr. Et cette rencontre m’a profondément choquée. À ce moment, ma carte de crédit était loadée, à environ 9500$.
Tu sais ce qu’elle m’a suggéré? De prendre 5-6 ans pour rembourser le tout. 5-6 ans! Tout en me rappelant que 10 000$ de dettes, ce n’est rien, que je pourrais même en avoir plus, sans problème, que je ne devrais même pas être stressée avec ça.
J’ai choisi de payer 30$ par année pour réduire le taux d’intérêt de ma carte de crédit, en la mettant de côté, me promettant de l’utiliser seulement en cas de force majeure. Et j’ai complètement revu ma façon de dépenser.
En environ un an et demi, j’avais tout remboursé.
Oui, je n’ai pas d’enfants et mon loyer est abordable, mais reste que pour rembourser 500-600$ par mois, il faut le vouloir, il faut faire des sacrifices.
Pourquoi est-ce que je raconte cette histoire aujourd’hui? Parce qu’en 2017, pour la première fois, je ne serai pas stressée au sujet de mes finances à la fin de l’année.
Parce que mes mauvaises décisions financières m’ont menée à plusieurs des trucs que tu trouveras sur ce blogue.
Je ne dis pas que tout le monde qui a des dettes peut aussi « facilement » se reprendre en main, mais il y a de l’espoir, même quand on ne roule pas sur le cash. Il faut faire des choix, des sacrifices, mais c’est possible. Même en étant travailleuse autonome.
Tu cherches des façons de réduire tes dépenses? Voici mes meilleurs trucs!
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