Ce que j’aurais aimé apprendre à l’école

Est-ce qu’on devrait avoir appris telle ou telle chose à l’école? De nos parents? Ou est-ce notre responsabilité de nous éduquer plus tard? 

Il y a quelques années, une nouvelle a beaucoup circulé et a énormément fait jaser : les enfants danois étudient l’empathie à l’école. L’empathie! Disons que ça ne serait pas de trop ces jours-ci, hein…

Cette anecdote m’a donné envie de lancer une discussion en partageant ce que j’aurais aimé apprendre à l’école et pourquoi.

Quatre ans plus tard, après avoir écrit un livre sur le coût de la vie adulte, j’ai eu envie de revisiter ce billet et y ajouter de nouvelles précisions.

Ça coûte cher, être un adulte!
Mon livre dont je suis si fière 🤩

Réflexion sur l’école ou sur les professeurs?

ordinateur et notes

Premièrement, je dois mentionner que cette réflexion est générale et n’est aucunement une critique envers les profs.

Les enfants sont tous différents. Si moi, j’ai de la difficulté avec les maths et les sciences, d’autres ont tout autant de difficulté avec les langues ou les arts.

Mes exemples reflètent mes propres difficultés, mais je crois que la solution que je propose, soit ajouter des notions concrètes aux matières apprises, peut être adaptée pour tous les cours, ou presque. 

Même qu’un de mes professeurs au secondaire, qui a intégré l’actualité à ses cours d’histoire et nous a démontré comment cette matière s’appliquait dans la « vraie vie », a influencé mon domaine d’études universitaires!

S’il y avait plus de concret dans les cours, peut-être que les enfants qui n’ont pas d’intérêt envers ce sujet auraient plus de facilité à comprendre pourquoi on les étudie.

Si un cours de chimie m’avait appris quels ingrédients sont bons pour ma peau et pourquoi, j’aurais peut-être pensé m’y inscrire, plutôt que de sauter sur n’importe quelle option me permettant d’éviter cette matière.

Surtout, je crois que l’école peut être un endroit ou mettre, le plus possible, tout le monde sur le même pied d’égalité.

Ce serait donc le parfait lieu où parfaire ses skills de future citoyenne et de future adulte en découvrant des notions qu’on n’apprendra pas nécessairement à la maison ou lors d’activités parascolaires. 

*Le* truc que j’aurais le plus aimé apprendre : budgéter

Femme qui fait un budget familial

La matière que j’ai toujours le plus détestée à l’école est les maths. J’hayyyyysais ça.

Pourtant, aujourd’hui, je réalise que les maths sont p-a-r-t-o-u-t autour de moi!

Et que si j’avais appris à quoi elles servent, plutôt que des formules dont je ne comprends toujours pas l’utilité (mais qui servent à développer mon ~sens logique~), j’aurais sûrement eu beaucoup moins de difficulté à apprendre les bases d’un budget et sa nécessité

C’est bien beau pouvoir résoudre l’équation ax² + bx + c = 0, mais ne serais-je pas mieux avec une base pour ne pas m’endetter?

Une de mes anecdotes de vie préférée est ma première épicerie en appartement.

J’avais 16 ans quand je suis partie en résidence scolaire pour le Cégep. Mes parents m’aidaient financièrement, mais puisque je changeais de ville, je n’avais pas encore d’emploi et je voulais m’assurer d’avoir assez d’argent pour mes loisirs (parce que tsé, #priorités).

Avec ma coloc de résidence, nous sommes parties à l’épicerie d’à côté avec notre budget de… 20$ pour la semaine. 17 ans plus tard (!!!), je me rappelle encore avoir acheté du pain blanc, du macaroni blanc, de la margarine, du maïs en canne et des saucisses à hot dog (pis j’aime pas ça, les saucisses à hot dog).

Salut l’alimentation équilibrée! (D’ailleurs, je reviendrai sur la nutrition au prochain point)

Allées d'une épicerie

N’ayant jamais eu à faire l’épicerie avant, je n’avais aucune idée du coût des aliments ou de la proportion de mon budget à dédier à la nourriture.

J’ai appris sur le tas, je n’ai pas eu le choix, ce qui ne m’a pas empêchée de prendre de bien mauvaises décisions plus tard en allant à l’opposé et en surestimant mon budget afin de n’acheter que des trucs qui correspondent aux principes que j’ai développés avec le temps, soit de favoriser ce qui est local et éthique dans toutes les sphères de ma vie.

À 34 ans, je pense que je suis enfin arrivée à un semi-équilibre entre ma haine des chiffres et la nécessité de faire face à ma situation financière. En tout cas, je comprends assez ça pour avoir écrit un livre sur le sujet 😂

Me semble que ça aurait été le fun d’avoir une p’tite base dès l’école, non?

Comprendre la nutrition et les bases de la cuisine

Soupe tom yum

L’épicerie représente un immense poste budgétaire pour toutes les familles. Manger est obligatoire pour survivre. Malheureusement, ce ne sont pas tous les parents qui peuvent éduquer leurs enfants à ce sujet, pour une multitude de raisons.

Il me semble qu’un cours de cuisine pourrait permettre d’assimiler tellement de notions scolaires! Les maths, avec les fractions, les proportions et le coût des aliments. La chimie, par exemple avec la pâtisserie.

Mais aussi la débrouillardise (comment faire une recette si on n’a pas X ingrédient ou si un élève est allergique à X?) et les valeurs nutritionnelles.

Ça pourrait même être lié à la technologie, l’éthique et l’histoire en abordant les modes alimentaires, leurs risques et les raisons qui les ont rendues si populaires. Et sûrement plusieurs autres concepts…

Les cours d’économie familiale, où les enfants apprenaient entre autres à cuisiner et à manier la machine à coudre, ont déjà existé. Je ne comprends pas trop pourquoi ça a arrêté. Ça devrait être obligatoire partout!

C’est compliqué, lire un tableau nutritionnel, si tu ne sais pas ce que tu cherches comme information. Faire une épicerie qui coûte le moins cher possible, quand tu ne sais rien cuisiner. Pourquoi est-ce que ce n’est pas abordé à l’école? 

C’est bien beau se faire marteler qu’il faut manger plus des légumes et moins de produits transformés, mais il me semble que si on apprenait que faire une pizza maison est presque aussi simple qu’en acheter une chez Domino’s, ou que des fraises du Québec et des fraises de Californie, ça a beau être le même fruit, ce n’est pas la même chose pantoute, on serait mieux équipés pour la vie. Non?

Skills d’adulte : négociation, droits, etc.

Femme qui joue sur un téléphone

J’appellerais mon cours de rêve « Citoyen 101 ».

On y apprendrait nos droits et devoirs de base en tant que citoyenne.

C’est quoi une garantie légale, comment faire respecter nos droits quand les entreprises rient de nous, quelles sont les normes du travail, comment négocier fermement, mais dans le respect, etc.

Il me semble que ce serait aussi le fun de comprendre pourquoi la Bourse influence autant notre vie, pourquoi les monnaies n’ont pas toutes une valeur égale et ce qui fait que ça peut changer à tout moment.

Où vont nos taxes, le fonctionnement d’une hypothèque, le coût d’une voiture

Si je rêve en couleurs, j’ajouterais même : c’est quoi un conglomérat, quelles sont les conditions des travailleurs d’autres pays, l’impact politique de nos choix de consommation…

Il me semble que ça ferait de nous de meilleurs adultes, non?

Les bases d’avoir une maison

Cuisine

Mon frère a un DEP en menuiserie-charpenterie, et si ce n’était pas à temps plein, j’aimerais faire un cours du genre simplement pour avoir des compétences que je n’ai jamais acquises.

Ce ne sont pas tous les parents qui sont doués manuellement (comme dans toutes les sphères de la vie), qui sont bien équipés ou qui peuvent enseigner ces connaissances à leurs enfants. Ou qui ont le temps de le faire. 

Ce serait pratique d’apprendre comment changer un interrupteur, comment utiliser une scie sécuritairement ou bâtir un simple meuble… Des skills pas mal pratiques quand tu pars en appart!

Ou encore, comment réparer des trucs brisés (que ce soit des vêtements, des trucs variés pour la maison ou autres), question de ne pas surconsommer inutilement et de dépenser mieux.

Psst! D’ici là, pour les 7 à 18 ans, le livre Génération Marteau, de Stéphanie Lévesque, est très pratique.

Génération Marteau

Génération Marteau*
Stéphanie Lévesque
3 novembre 2020
ISBN : 9782897059224
34,95$
La Presse
173 pages

Éducation politique et citoyenne

Livres

On voit les conséquences mondiales associées au pouvoir incroyable des conspirations en ce moment, ce qui démontre plus que jamais que certaines connaissances devraient être universalisées et acquises à l’école. 

À ce niveau, j’ai été chanceuse, car mon professeur d’histoire au secondaire était Gilles Robert, qui allait se présenter quelques années plus tard pour le parti Québécois. 

Sans jamais nous pousser sa vision (ou s’il l’a fait, ça n’a pas tant marché haha), il dédiait une partie de chaque cours aux enjeux politiques du moment, pour mieux comprendre l’histoire et ses impacts sur l’actualité. 

Ça a permis de comprendre la matière beaucoup mieux que du simple par coeur. Et les cours étaient tellement plus intéressants, même qu’on écoutait souvent la télé… 😎

À l’université, j’ai même étudié sciences politiques! Je suis certaine que ces cours ont semé cette petite graine dans mon cerveau, qui a germé pendant plusieurs années! 

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Image pour Pinterest : ce qu'on apprend pas à l'école

Et toi, qu’aurais-tu aimé apprendre à l’école? Dis-le-moi dans les commentaires!

10 commentaires sur « Ce que j’aurais aimé apprendre à l’école »

  1. Ariane Beaudin dit :

    J’aime bien ton article. En ce qui concerne l’utilisation des outils , il faut dire qu’avec les cours de Science et technologie de l’environnement au secondaire, j’ai travaillé le bois. J’avoue que c’était avec des outils qui ne se retrouve pas dans mon quotidien. Au programme international, nous avions aussi des projets technos à chaque année où nous devions bâtir des prototypes X. Ici aussi, j’avoue que malgré le but noble derrière le tout, ces travaux montraient seulement qui étaient manuels et qui ne l’étaient pas. Je n’en retiens pas grand chose, sinon le sentiment de faire n’importe quoi.

    Bref, je me considère comme une intellectuelle, j’adore les matières «mentales», mais je te concède entièrement que le savoir manuel n’est pas assez mis en valeur de nos jours. J’ai la chance d’être en couple avec un technicien en génie mécanique, ce qui compense mon manque de talent dans le domaine. Il reste que comme toi, j’aurais aimé avoir appris plus de choses de la sorte!

    • Beatrice dit :

      C’est vrai que c’est peut-être une des raisons pour lesquelles ça marche plus ou moins en classe, mais en même temps, je me sentais assez poche dans les cours d’éduc et de maths 😉 haha! Mais je pense qu’il est important de se questionner sur ce qu’on apprend, et l’impact que ça a sur la société plus tard : est-ce qu’on pourrait mieux réagir à la société de surconsommation et d’utilisation unique si on avait eu une éducation en ce sens?

  2. Christine Audet dit :

    Quel bel article. À mon avis, nous devrions apprendre l’autosuffisance et plus de psychologie humaine: L’empathie, la compassion, l’entraide, l’amour de son prochain, etc. Le respect de notre environnement: Plus de connaissance de la nature. Apprendre à savourer les bienfaits des activités physiques à l’extérieur (et non dans un gymnase). On devrait revenir à «Va jouer dehors».

  3. Lili dit :

    J’aime bien ce billet et je suis d’accord avec toi. Pour le cours d’économie familiale, c’était une option disponible en Sec. II à l’époque (mon époque). Il fallait déjà choisir ses options! J’ai fait économie familiale (coudre, rapiécer, tricot, nutrition et prendre soin des nourissons) ET l’année d’ensuite j’ai sacrifié une autre option pour apprendre la dactylo (ben oui, j’ai cet âge-là! :-)) ces 2 cours m’ont servi et me servent encore! -vive les ordis – et beaucoup plus que l’algèbre. J’avais une camarade qui avait même appris la sténo : çà lui a servi lors de la prise de notes pour ses cours : elle est devenue m.d. Bref, il n’est jamais trop tard pour apprendre et vive le net et youtube. J’y ai appris comment aiguiser ma pince à épiler, mon coupe-ongle et ma pince à cuticule il y a 2 mois : j’étais fière de moi et je leur ai évité la poubelle. En moins de 5 minutes, et avec un coût de 0$, c’est difficile à battre! Ciao,

      • LIli dit :

        Le meilleur clip, à mon goût, c’est celui de cutlerylover : how to sharpen a nail clipper sur Youtube. J’ai utilisé une pince pour enlever le levier sur le coupe-ongle, puis ce que j’avais sous la main pour aiguiser le tranchant : papier sablé #220 (je peinture mon appart aussi) pour dégrosser, finition avec la lime à ongles réversible de finition (c’est fait pour cela ! :-))) mêmes outils pour la pince à cuticules et la pince à épiler. C’est simple, mais j’étais toute fière de moi et me sentais, du coup, très autonome! Prends ton temps et tout ira bien. Bonne chance!

  4. Julie-Marie dit :

    J’adore ce texte. Ce sont toutes des choses que j’aurais aimé apprendre à l’école (surtout budgéter et les bases en cuisine). Avec le recul, je me rends compte que si on avait eu plus de mises en situation dans la vie concrète par rapport à la matière apprise de façon théorique, je me serais sentie peut-être un peu moins démunie dans ma vie d’adulte hihi. Par exemple, appliquer les expériences de chimie à la pâtisserie ou la fabrication de produits nettoyants écologiques ou fabriquer des objets plus pratiques dans les cours de technologie qu’une machine à gomme.

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