La petite histoire de ma boutique

En 2016, je ne sais même plus trop comment, j’ai appris l’existence de l’ASP en lancement d’entreprise au SAJE, une formation gratuite de trois mois.

Quelque chose m’a dit que c’était quelque chose que je devais faire.

Étant travailleuse autonome, j’étais déjà maitre de mon horaire, donc libérer deux avant-midis par semaine pour retourner sur les bancs d’école était possible.

Lors de mon inscription, je prévoyais lancer une boutique de produits physiques faits au Québec. Je voulais me prouver et prouver à mes lectrices que consommation responsable et locale et petits prix pouvaient aller main dans la main.

Sauf que ce n’est pas exactement ce qui s’est passé.

Petit retour sur l’histoire de ma boutique, qui a maintenant six ans!

Formation et lancement de la boutique

Extrait de mon plan d'affaires
Un extrait de mon plan d’affaires 0% réalisé (avec 400 fautes en prime)

J’avoue que je ne me rappelle plus trop ce que j’ai dû envoyer pour être admise au SAJE (qui semble maintenant avoir été semi-avalé par l’École des entrepreneurs du Québec?), mais mon but était clair : faire de mon blogue (qui ne m’apportait alors pas ou peu de revenus) mon emploi grâce à l’ajout d’une boutique.

Par curiosité, je suis retournée dans mes archives pour lire mon plan d’affaires… et constater que je n’ai réalisé absolument RIEN de ce que j’avais prévu 😂

Je voulais créer quatre microcollections par année, mais mon projet misait aussi beaucoup sur le contenu commandité, alors que je n’ai fait que deux campagnes depuis 2020, et sur les conférences… que j’aimerais toujours faire plus souvent!

Au moins, j’ai été fière de lire : « La phase 1 de la boutique, à plus petite envergure, vise un profit d’environ 1500$, afin de confirmer l’intérêt des consommateurs et d’ajuster l’offre selon la demande. »

Bon, c’est surtout « l’intérêt de la propriétaire de la boutique » qui a dicté la fin rapide de ce projet, mais j’ai été heureuse de constater que j’étais déjà prête à pivoter si le succès n’était pas au rendez-vous.

Parce que le succès, il est arrivé un peu par le champ gauche. Et si j’ai eu des doutes au début, je suis vraiment contente d’avoir fait confiance à mon gut feeling et d’avoir osé quelque chose qui n’était pas commun à l’époque.

Comment ma boutique a pivoté de physique à numérique

Tablette de la liste d'épicerie
Le produit le plus populaire de la boutique physique : la tablette pour faire une liste d’épicerie

Je me souviens encore de mon désarroi, lorsque le mentor qui m’a été assigné lors de ma formation s’est avéré être un immigrant propriétaire de boutique pour animaux. Sa spécialisation? Aider les entrepreneurs comme lui, venant d’autres pays et ayant une entreprise animalière.

J’avais une attitude un peu hautaine, forte de mes cinq grosses années dans le domaine du web : « il ne pourra rien m’apprendre, il ne connait même pas mon industrie! »

Alors, lorsque je lui ai expliqué mon concept de microcollection de produits à petit prix et qu’il m’a suggéré de tout vendre en un seul lot, je ne l’ai pas pris au sérieux. Encore moins lorsqu’il m’a suggéré de vendre ma liste d’épicerie en format PDF.

La liste d’épicerie numérique était l’un des points de départ de ce projet de boutique… mais elle était offerte gratuitement et était, comment dire, absolument affreuse, haha!

Ancienne liste d'épicerie gratuite
😂😂😂

Lorsque je l’ai fait designer par une graphiste et que j’ai fait créer des tablettes, je n’ai jamais pensé revenir à un produit numérique, surtout pas payant.

Mais bon. Le fun d’internet, c’est qu’il est possible de faire des tests sans grand risque financier. Alors, lors du lancement de la boutique, j’ai finalement mis en ligne « le lot », qui incluait tous mes produits, ainsi que des versions numériques de la liste d’épicerie et de mon affiche.

Le lot de la boutique physique
Mes talents de graphisme étaient ma foi, exceptionnels 😂

Tu connais la suite.

Si mes produits numériques gratuits avaient tous été très populaires, je ne croyais pas que les payants auraient le même succès. Et finalement, ça a été le cas.

Au point d’éclipser les produits physiques assez rapidement, d’autant plus que je m’étais rendu compte en cours de route que j’avais trouvé la gestion de fournisseurs très difficile, que les frais de livraison étaient un méga blocage pour les consommatrices potentielles et que devoir faire des envois postaux ne concordait pas avec mon style de vie désiré.

Surtout que je faisais environ 1$ de profit par vente, une fois le coût du produit, de l’emballage, de la livraison et les frais de transactions pris en considération. Pas vraiment assez pour justifier le 30 minutes nécessaire pour préparer et envoyer chaque paquet.

Le projet de produits physique est donc mort après une collection. Et l’idée de lancer plus de produits numériques est née…

Mon premier produit numérique : l’outil de prévisions budgétaires (pour débutantes)

outil de prévisions budgétaires pour débutantes

Après ce lancement initial, mon premier produit a été l‘outil de prévisions financières (pour débutantes).

J’ai lancé celui-ci en 2017 et j’offrais alors deux versions : une à 4$ et une gratuite, où j’avais retiré certaines des fonctions les plus pratiques.

Ce produit est né d’une discussion avec des lectrices sur mon retour à l’école. Pour faire ce choix, même si mon horaire me le permettait facilement, je devais aussi vérifier si je pouvais me le permettre monétairement. C’était quand même 20-30 heures par semaine que j’allais maintenant dédier à « essayer de gagner de l’argent »!

J’avais alors fait un budget vraiment de base — le premier de ma vie — qui m’avait permis de déterminer que pour vivre (sans luxe, sans sortie, sans plaisir autre que ce qui était vraiment nécessaire), j’avais besoin de 17 000$ par année.

Grâce à ce mini budget, j’avais pu faire différents scénarios pour choisir la solution la mieux adaptée pour moi.

J’avais cherché des templates budgétaires, mais j’avais été vraiment déçue par ce que j’avais trouvé.

À ce moment, tout semblait avoir été fait par des comptables, pour des comptables. Et surtout, je trouvais les outils difficiles à utiliser, car ils demandaient de tout calculer sur une base annuelle, alors que plusieurs dépenses sont hebdomadaires, bimensuelles, mensuelles, trimestrielles…

J’avais alors toujours besoin de ma calculatrice pour vérifier « 60$ d’épicerie par semaine x 52 semaines, ah, non, peut-être 50 avec les vacances dans le fond, ça fait combien? » et autres calculs du genre.

Et surtout, j’étais confuse que les templates existants semblaient assumer que les gens qui font des budgets ne font jamais de mauvaises dépenses. Toutes les catégories proposées étaient pour les « bonnes » dépenses, sans espace où noter ses plaisirs comme une bonne p’tite bouteille de blanc!

Bref, j’ai créé l’outil que j’aurais aimé pouvoir utiliser, avec mes connaissances financières et Excel plus que limitées.

Et encore une fois, j’ai été surprise que oui, l’outil gratuit soit populaire, mais celui payant, encore plus.

Une petite étincelle était née.

Au cours des mois suivants, j’ai développé un outil pour créer un budget de voyage et j’ai aussi mis en vente mon aide-mémoire pour travailleuses autonomes, document Excel que j’avais créé pour moi-même en 2011.

Comment Vivez mieux pour moins a tout changé

Moi au Salon du livre d'Outaouais
On dirait que je n’ai pas dormi depuis deux semaines, mais… mon premier Salon!

Quelques mois après le virage numérique de la boutique, j’ai été approchée par Les Éditions Goélette pour collaborer sur la publication d’un livre de type « journal », ce que j’appelle souvent un cahier d’exercices, Vivez mieux pour moins.

Les Éditions Goélette avaient sorti plusieurs livres similaires par le passé, mais écrits à l’interne, et avaient collaboré avec une autre blogueuse, qui avait signé des petits compléments d’information dans un autre journal, l’année précédente.

Cette fois-ci, ils voulaient qu’on crée le livre ensemble de A à Z.

Si ça faisait longtemps que je rêvais d’écrire un livre (c’était même dans mon plan d’affaires!), je n’avais jamais pensé à ce format. Puis, rapidement, j’ai trouvé que c’était une excellente idée : travaillant sur le web, des fois, j’ai l’impression que ce que je fais n’est pas tout à fait concret.

Avec un livre dans lequel les lectrices sont invitées à écrire, c’est comme si je passais à travers l’écran, je retrouvais ce lien que j’avais voulu créer avec la boutique physique.

J’ai donc embarqué dans le projet et on s’est inspirées de la première version de l’outil de prévisions financières pour créer un cahier où la lectrice serait invitée à choisir un grand projet à concrétiser en cours d’année, puis à noter ses dépenses pendant 12 mois pour s’assurer de le réaliser.

Chaque mois, je partageais des trucs sur la consommation et pour dépenser moins.

Le livre est sorti en janvier 2018 et j’ai sauté sur l’occasion de faire la tournée des Salons du livre du Québec, ne sachant pas si j’aurais cette possibilité de nouveau dans ma vie.

Dès mon premier Salon, en Outaouais, je n’ai pas regretté mon choix : non seulement quelqu’un m’attendait à mon arrivée (iii comment se sentir comme une rockstar!), j’ai rencontré France Morneau, une auteure à qui j’ai parlé de mon projet d’améliorer l’outil de prévisions financières qui avait inspiré le livre.

À ce moment, je croyais avoir trouvé quelqu’un pour m’aider (cette collaboration s’est avérée un flop très rapidement), mais j’ai quand même accepté de prendre ses coordonnées, car elle m’a dit qu’elle connaissait la personne parfaite pour m’aider à réaliser ce projet.

Quand tout est officiellement tombé à l’eau avec la personne que j’avais trouvée, j’ai écrit à France, qui m’a mis en contact avec Elsa, avec qui ça a été un coup de foudre professionnel.

Elle a tout de suite compris exactement ce que je voulais offrir avec mes outils numériques et avait les connaissances nécessaires pour m’aider à les amener à un autre niveau.

La boutique 2.0 était née.

Comment je vois ma boutique aujourd’hui

Image à la une : Outils boutique Béatrice

En date d’aujourd’hui, si mon calcul est bon, j’offre un total de sept outils budgétaires numériques, un cahier budgétaire à imprimer, la liste d’épicerie hebdomadaire en format PDF, un ebook gratuit au sujet de l’épicerie, un payant pour blogueuses, un aide-mémoire pour travailleuses autonomes, une trousse de départ pour future pigiste, un modèle de facture et un kit d’outils pour blogueuses.

Ça, c’est en plus de mon programme L’année qui compte et de l’abonnement, qui donne accès au site web sans pub et 50% de rabais sur la boutique (ainsi que l’accès à certains produits gratuitement) en plus d’une infolettre exclusive, des vidéos exclusives, des outils Excel gratuits et exclusifs, des aide-mémoires à imprimer, des listes d’activités à imprimer, des étiquettes de Noël à imprimer, un groupe Facebook privé où je fais 6 Facebook Lives par année et des séries de courriels éducatives.

Bref, petit projet est rendu grand.

Si j’ai longtemps tiré une plus grande satisfaction grâce à mes billets de blogue, depuis quelque temps, je peux dire que c’est grâce à la boutique que je me sens le plus utile.

Je ne compte plus les témoignages reçus en privé et en public de gens qui m’ont dit à quel point mes différentes offres les ont aidés dans plusieurs sphères de leur vie!

Grâce à la boutique, j’ai réellement l’impression de pouvoir faire une différence. C’est tellement motivant!

Faire concorder ambitions et salaire

Laptop sur le bord de l'eau

Mon plus grand défi depuis mon lancement dans le monde dans l’entrepreneuriat est définitivement ma hantise de la vente.

Je n’aime pas avoir l’air pushy, je ne veux pas toujours être en train de suggérer aux gens d’acheter quelque chose. Mais je sais aussi que ces 5, 10 ou 25$ investis peuvent réellement faire une différence pour les utilisatrices.

Je travaille très fort sur ça. Le déclic a été quand, il y a quoi, un an ou deux, quelqu’un à qui je parle relativement fréquemment m’a dit ignorer que j’avais une boutique en ligne.

Sans être « vendeuse », je dois parler fièrement de mes produits, J’EN SUIS fière!

En 2022, je m’étais donné l’objectif d’en parler plus fréquemment. Mais nous voici en octobre et à part une publication Facebook très occasionnelle, je n’ai pas vraiment rien fait pour mettre mes produits de l’avant.

D’où la vidéo YouTube publiée cet été, d’où ce billet de blogue, d’où le fait que je vais continuer à en parler haut et fort.

Ma boutique est ce qui me permet de bloguer professionnellement et j’ai choisi d’offrir des produits numériques entre autres pour la qualité de vie que la vente « passive » peut offrir.

Je dois continuer à partager la bonne nouvelle, je sais que je mérite mon succès et que je peux aider encore plus de femmes.

Je dois m’assurer que tout le monde sait que j’ai une boutique où je vends des produits numériques abordables qui aident les femmes québécoises à vivre mieux pour moins.

PS. Si tu as une idée de produit, n’hésite pas à me faire signe! La majorité de mes outils proviennent de demandes de lectrices et non seulement ta suggestion te donne accès au produit gratuitement, je risque de te consulter en cours de route pour m’assurer que je suis en train de créer exactement ce que tu avais en tête pour être certaine que tu reçoives le produit de tes rêves!

Tu aimerais créer une boutique similaire à la mienne? Voici comment elle fonctionne, technologiquement parlant!

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Image pour Pinterest : création boutique en ligne

Quel est ton produit préféré sur la boutique? Dis-le-moi dans les commentaires!

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