Je ne suis certainement pas la seule voyageuse à petit budget qui accepte de faire quelques sacrifices afin de dépenser moins et être capable de voyager plus longtemps.
Pour certaines, les premières dépenses coupées seront les sorties au restaurant, pour d’autres, ce seront les activités chères comme une journée d’excursion guidée ou de la plongée. Pour moi, le premier sacrifice que je suis prête à faire est le confort quand je dors.
Oui, même à 33 ans, je fréquente encore les auberges de jeunesse. Même si je privilégie maintenant les chambres privées lorsqu’elles sont disponibles et correspondent à mon budget, je dors encore parfois dans des dortoirs.
Cependant, toutes les auberges de jeunesse n’ont pas été crées égales. En 10 ans de voyage, j’ai vu mon lot d’endroits, disons… pas parfaits? 😂 Pourtant, je continue de les fréquenter et je compte les fréquenter longtemps.
Les auberges de jeunesse ne sont pas seulement pour les jeunes backpackers qui font le party? Non. En fait, je déteste le terme « auberge de jeunesse » même si j’adore ces établissements. Voici pourquoi.
Hostel vs auberge de jeunesse
En anglais, on utilise le mot « hostel » pour désigner une auberge de jeunesse. Celui-ci n’a aucun lien avec l’âge.
Si je fais du ~journalisme d’enquête~ (aka je copie/colle la définition sur Wikipédia), pas de mention d’âge non plus : A hostel is a budget-oriented, overnight lodging place where travelers rent accommodation by the bed as opposed to the whole room.
Dans le passé, certains établissements avaient effectivement une limite d’âge, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le nom est resté, même s’il porte à confusion. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir de couples ou même des familles profiter des auberges de jeunesse.
Certains endroits ont en fait des limites d’âge… inférieures! C’est-à-dire qu’elles sont ouvertes seulement aux 16 ans et plus ou aux 18 ans et plus.
Est-ce que les auberges de jeunesse sont sécuritaires?
Mon premier voyage solo remonte à 2010, en Australie. À ce moment, j’avais énormément peur des auberges de jeunesse. J’ai donc choisi des hôtels pour une partie de mon périple, le temps de m’habituer à l’idée d’être seule.
Dès que j’ai mis les pieds dans ma première auberge de jeunesse (à Byron Bay), je me suis rendu compte du ridicule de mon insécurité : tout le monde est dans le même bateau.
Nous sommes tous des voyageurs voulant profiter de nos vacances, sacrifiant un peu de confort en faveur de périples plus longs ou plus fréquents.
Au fil des années, oui, j’ai eu quelques accrochages dans les auberges de jeunesse, mais ils sont rares. Le premier a eu lieu à Sydney. J’ai choisi un immense établissement (je crois qu’il faisait neuf étages!) et j’ai laissé de la nourriture dans un sac transparent dans le rangement prévu à cet effet, dans la cuisine.
Le lendemain matin, mon sac avait disparu.
Il y avait une valeur de quoi, 10$ dans ce sac? Mais un vol, ça fait toujours mal. L’auberge a cependant offert d’inclure le déjeuner pour le reste de mon séjour (une valeur de presque 50$) pour s’excuser.
Le deuxième incident a eu lieu à Melbourne, dans une chambre que j’aurais dû refuser dès mon arrivée : il n’y avait pas de fenêtre (!!!).
J’étais en dortoi et la fille qui dormait sur le top bunk de mon lit est rentrée à 4h du matin, ouvrant toutes les lumières et faisant un vacarme infernal. Quand mon alarme a sonné à 7h et que je me suis préparée sans lumière, en faisant le moins de bruit possible, elle m’a engueulée, disant qu’il était trop tôt pour faire cela (!).
Quand j’ai discuté avec les autres filles de la chambre, elles m’ont toutes dit que mon réveil ne les avait pas dérangées… Mais que le vacarme à 4h, oui.
Bref, en 10 ans, j’ai eu deux accrochages seulement. Pas si pire.
Pourquoi je privilégie les auberges de jeunesse
Pourquoi choisir une auberge de jeunesse plutôt qu’un hôtel ou un Airbnb? Pour de nombreuses raisons!
- Le prix est souvent beaucoup plus avantageux, même en chambre individuelle.
- Ce sont souvent des établissements indépendants, gérés par des passionnés du voyage.
- Elles offrent souvent l’accès à de nombreuses installations pratiques, comme une cuisine commune, un salon avec une télévision et des films, une bibliothèque, une salle de jeux, etc.
- Le sentiment de communauté qui y règne : c’est un des meilleurs endroits pour rencontrer des gens lorsque tu voyages seule!
- L’accès à plusieurs activités gratuites, comme des marches pour découvrir la ville.
- La variété d’établissements : oui, il y a des auberges pour les voyageurs qui veulent faire le party, mais il y a aussi des endroits qui ressemblent plus à des B&B!
- Le confort : étonnamment, bien des chambres individuelles ont des lits aussi confortables que dans les hôtels et certaines ont même des salles de bain rénovées à faire rêver!
- Il y a pas mal toujours du WiFi gratuit, au moins dans une section de l’établissement.
- Pour les familles, il y a parfois des chambres prévues à cet effet avec un lit à deux places et un lit superposé : on ne trouve pas ça dans les hôtels!
Bref, beaucoup plus de positif que de négatif!
L’auberge de jeunesse parfaite
À force de voyager dans les auberges de jeunesse, j’ai découvert des caractéristiques particulièrement intéressantes. Je n’ai à ce jour pas trouvé d’auberge parfaite qui les regroupait tous, mais plusieurs étaient proches…
- Une lumière de lecture ET une prise électrique pour chaque lit
- Un immense casier (qu’il est possible de barrer) avec une prise électrique à l’intérieur
On retrouve ces caractéristiques au fantastique Sydney Harbour YHA.
- Une salle de bain dans la chambre (ou une douche et une toilette derrière deux portes séparées et un lavabo dans la chambre) EN PLUS de salles de bain communes. Les salles de bain dans la chambre sont pratiques quand on se sent un peu lâche et qu’on ne veut pas trainer tous nos produits de bain à l’autre bout du monde, mais ne sont pas idéales quand on désire faire un numéro 2, prendre une longue douche à 6 a.m., ou quand on est hyper pressée et que quelqu’un utilise déjà la salle de bain.
- Des rideaux pour chaque lit. Ce n’est pas tout le monde qui va au lit à la même heure dans une chambre d’auberge (ou qui sait vivre), donc ce petit bout de tissu peut réellement offrir une meilleure nuit de sommeil. On en trouve entre autres à l’auberge Paradis Bleu, aux îles de la Madeleine.
- Une quelconque protection pour le lit du haut. Le nombre d’auberges de jeunesse que j’ai visitées sans barrière sur le lit du haut est hallucinant. Déjà, entendons-nous que dormir dans le lit du haut en tant qu’adulte, ce n’est pas tripant… Ah, et des lits du bas où il est possible de s’assoir sans toucher le lit du haut avec sa tête. Et des bunk beds qui ne semblent pas vouloir s’écrouler avec tout mouvement, aussi!
- Une cuisine commune de qualité où il ne faut pas faire un dépôt pour avoir accès à de la vaisselle. Bien que je réalise que ces dépôts ont comme but d’éviter les vols (même accidentels), ça reste plate. De plus, donner un dépôt de 10$ ou 20$ pour *une* assiette et *un* bol n’est pas idéal quand tu veux vraiment cuisiner. Assez d’espace dans des frigos (propres) et des caméras afin d’éviter les vols sont également de bons ajouts.
Une des meilleures cuisines d’auberge que j’ai eu la chance de visiter était celle du Brisbane City YHA.
- Une salle commune où il est réellement possible de relaxer et se faire des amis. Donc, un endroit où se trouve une télévision, une bibliothèque où échanger des livres, un sofa au moins semi-propre et peut-être même quelques jeux qu’il est possible d’emprunter. Quand tu voyages pendant plusieurs mois, parfois, tu es tannée de jouer à la touriste et tu veux relaxer à l’auberge.
- Au moins un petit effort côté design et décor. Les auberges de jeunesse aux murs blancs sont plates longtemps, et celles qui ont l’air d’un ramassis de meubles trouvés dans les poubelles ne sont pas invitantes non plus.
Le Railway Square YHA à Sydney est l’une des auberges les plus originales que j’ai eu la chance de visiter : certaines chambres sont dans de vieux wagons de trains!
- Une bonne connexion internet gratuite et qui fonctionne partout dans l’auberge. Ayant beaucoup voyagé en Australie, c’est étonnement difficile à trouver!
- Des activités pour les clients (gratuites ou peu chères), mais qu’on ne te force pas à participer tout le temps non plus. J’aime bien les marches guidées dans la ville, les sorties dans un pub et les cours de yoga.
Pour terminer, bien sûr, un minimum de propreté et d’hygiène est toujours apprécié. Quand la salle de bain pue l’humidité et que la cuisine est sale, ça gâche un peu l’expérience.
Ah et des espaces extérieurs bien aménagés, c’est toujours le fun, aussi!
Psst! Tu as peut-être remarqué que plusieurs des photos de ce billet ont été prises dans des auberges Hostelling International (HI/YHA). Je suis membre à vie de ce réseau et j’y dors souvent en voyage. Règle générale, je trouve que les établissements de ce réseau offrent un minimum de qualité et de confort en plus d’avoir une belle vie sociale.
Tu t’apprêtes à visiter une auberge de jeunesse pour la première fois et tu te demandes comment ces hébergements fonctionnent? Voici tous mes trucs pour y réussir ton premier séjour!
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Voyages-tu dans les auberges de jeunesse? Dis-le-moi dans les commentaires!
J’ai été reçue dans certains établissements mentionnés dans ce billet lors de voyages de presse.
et pour avoir tout ça on est prêt à payer combien la nuit pour un dorm?
Ça dépend de chaque personne! Perso, j’ai surtout voyagé dans des pays où il coûte cher voyager, et j’ai souvent payé 30$-50$ la nuit, dans un dortoir (!) – les chambres d’hôtel débutant souvent à plus de 150$, donc complètement hors de prix. Donc, à ce prix, oui, je m’attends à un certain niveau de luxe – du flashpacking, si on veut bien 😉
Une autre auberge qui a beaucoup de caractéristiques dont tu parles et que je vais bientôt visiter est : Soul kitchen junior à St-Petersbourg en Russie! Nommée meilleure auberge en 2013 en Europe par Hostelworld, j’ai bien hâte de la découvrir! 🙂
Oh, très intéressant!!
Je croyais que mes jours en « hostel » étaient bel et bien derrière moi, mais tu me donnes presque envie de renouer avec ce type d’hébergement…! Presque… Tu y croises des gens plus âgés que toi?
haha! Ici au Paradis Bleu oui, il y a fréquemment des gens plus agés que moi. Ça dépend vraiment de l’auberge!
Allô, Anne-Marie
J’ai renoué avec les auberges de jeunesse cet hiver. J’ai plus de 50 ans. Et j’ai croisé des gens plus âgés que moi…Je veux le refaire au cours des prochains mois. Je constate que les auberges sont souvent très bien situées pour découvrir des villes à pied. En passant, il y a de super promotions pour l’auberge de jeunesse de Montréal, en chambre privée !
Ma seule expérience dans ce type d’établissement remonte à mes 18 ans (j’en ai 30 maintenant). J’avais été en voyage semi-organisé avec le cégep où j’etudiais le cinéma. On devait présenter un court-métrage dans un festival étudiant dans le sud de la France, à Bagnère-de-Bigore, ville fantastique si vous voulez y aller un jour, pleins d’habitants charmants et accueillants! Bref, avant d’y aller on devait passer 4 jours à Paris et nous étions en auberge. Agréable dans l’ensemble! Chambre double, douche et lavabo dans la chambre mais sans porte (hihi!) et toilette au bout du couloir, avec du papier toilette qui sentait la pêche! Le responsable de l’établissement était vraiment sympathique, répondait à nos questions volontiers et nous posait des questions sur le Québec et notre bel accent! Si on voyage en couple, ça se fait bien aussi d’être en auberge? On peut avoir des chambres quand même ou la majorité du temps on dort avec plusieurs autres? J’aime l’idée de l’ère commune et de l’ambiance, mais pour dormir, je ne sais pas trop!
Salut! Il y a des chambres privées dans la plupart (j’ai envie de dire la totalité) des auberges. En plus, souvent, ça ne coûte pas tant plus cher que les dortoirs pour 2! Il n’y a cependant pas toujours des salles de bain privées, c’est quelque chose à regarder si c’est important pour toi.