Je pense que c’est ça, la vie

Après avoir écrit deux billets demandant si c’était ça, la vie, je tente un début de réponse… en fait, plutôt, une confirmation de oui, ce que je propose dans mes billets, c’est possible.

Le rêve américain qu’on nous a vendu toute notre vie, ce n’est pas obligé d’être mon objectif.

Je n’ai pas à travailler sans cesse dans l’espoir qu’un jour, j’atteindrai un idéal, une indépendance financière qui n’arrivera peut-être jamais. Je peux vivre ma vie comme je l’entends.

Une vie simple, ça peut être encore plus gratifiant qu’une vie glamour.

L’anecdote du pêcheur, mais en vrai

Bateaux de pêcheurs

Dans un de mes billets sur la vie, je partageais l’anecdote du pêcheur attribuée à Paulo Cohelo (oui, je sais qu’il existe aussi une version par Alexandre Poulin).

Au Nicaragua, j’ai rencontré un pêcheur. À El Transito, c’est probablement l’emploi le moins payant qui soit.

Je lui ai demandé s’il aimait sa vie.

Sa réponse? Il n’a peut-être pas fait le tour du monde, mais il a vu quelques autres pays et a déterminé qu’il ne se voyait nulle part ailleurs. Qu’il adorait son travail, appris depuis l’âge de 3 ans et qu’il ne voulait rien faire d’autre.

Il était l’image même du pêcheur de l’anecdote, travaillant selon les aléas de la nature et de la météo, passant énormément de temps avec sa famille et ses amis et vivant une vie tout ce qu’il y a de plus simple.

Malgré son travail tellement dangereux et difficile qui implique de passer plusieurs nuits par semaine dans une petite barque avec 3 ou 4 autres personnes, sans gilet de sauvetage, sans pouvoir dormir, à utiliser son doigt pour tâter le poisson (oui oui) espérant en attraper assez pour gagner sa vie… il ne veut rien faire d’autre.

Comment est-ce que quelqu’un qui gagne moins d’un dollar de l’heure peut-il être plus heureux que moi?

Pourquoi est-ce que j’ai besoin d’autant de confort, de luxe, d’argent, de stock, d’activités, de restos, de TOUTE pour être heureuse au Canada, quand le sable et le soleil suffisent au Nica?

La vie à El Transito

Maison à El Transito
Ajoute un grand balcon semi-couvert à l’avant et tu as ma maison de rêve à El Transito 😍

Je veux acheter une petite maison à El Transito.

J’aimerais avoir une habitation où la majorité des pièces sont en fait à l’extérieur. Avec une chambre d’invités que j’opérerais comme un bed and breakfast quand j’ai envie de voir des gens.

Je ne chargerais pas trop cher, juste assez pour respecter les autres entreprises du coin et réduire mes frais au minimum ou même les rendre nuls.

J’achèterais tous les ingrédients pour faire les repas aux marchands locaux. J’emploierais une personne du village pour l’entretien, une autre pour gérer les lieux durant mon absence.

Comme plusieurs autres entreprises gringas du village, je paierais un salaire supérieur à la moyenne, contribuant à l’économie locale dans la mesure du possible.

Je sais que c’est possible : je connais maintenant plusieurs expats habitant le village, quelques locataires, quelques propriétaires.

J’ai discuté avec des locaux des bons et mauvais côtés de s’installer ici en tant qu’étrangère. Des lois et coutumes qui peuvent sembler surprenantes pour une Canadienne.

Moi avec un pina colada dans un ananas dans l'eau
Pourquoi est-ce que la vie, ce n’est pas des pina coladas dans un ananas dans une piscine naturelle au coucher de soleil tous les jours?

Malgré des inconvénients certains, je ne pense pas que rien ne pourra un jour me convaincre que la vie, c’est autre chose que de pouvoir toucher le sable en te levant et aller marcher en pyjama tous les matins.

Qu’il y a une plus belle vie que de prendre une heure tous les jours pour regarder le soleil se coucher sur l’océan. Soit avec des gens que tu apprécies, soit dans le silence absolu.

J’ai le privilège de pouvoir travailler de n’importe où dans le monde, de choisir un horaire qui respecte mon énergie : pourquoi est-ce que je ne le ferais pas?

Pourquoi je continue à hésiter

Coucher de soleil à El Transito

Si j’ai une idée aussi claire en tête, alors pourquoi est-ce que je continue à ne… rien faire?

Malgré le fait que je sais maintenant que ce n’est pas mon appartement de rêve et ma vie montréalaise qui me rendent heureuse… j’ai peur de ce qui arriverait si je les quittais.

J’ai la chienne. Et pas rien qu’un peu. Je suis figée.

J’aime ma vie au Canada. C’est mon coussin de sécurité, ma famille, mes amis, tout ce que j’ai connu.

J’ai tellement de respect pour ceux qui laissent tout derrière. J’ai beau savoir que je survis plusieurs semaines, plusieurs mois sans mes biens matériels, sans télé, sans sofa, même en partageant une chambre avec des inconnus, il y a une maudite voix fatigante qui me chuchote à l’oreille que je ferais une erreur si je laissais tout derrière.

Et je n’arrive pas à la taire. Même si elle m’énerve.

Ceci étant dit, même si je me lançais, je ne le ferais jamais à 100%. J’ai toujours dit que je rêvais d’une vie 50/50 et ça reste vrai. L’hiver à la plage, l’été à profiter des festivals de musique et jardiner.

Sauf que pour avoir l’argent nécessaire pour acheter une maison en bord de plage, aussi petite soit-elle, je devrais dire au revoir à beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ici, dont le fameux appartement de rêve.

Au cours des prochains mois, je vais sortir mes bonnes vieilles listes de pour et de contre et je vais tenter de comprendre ce qui me bloque (même si je sais que ce sont les humains qui comptent pour moi qui sont en majorité ici).

Essayer d’extérioriser ce sentiment qui m’habite, d’analyser ce que je veux vraiment, maintenant, en tant que célibataire de 35 ans qui rêve d’avoir un/des enfant(s) et un amoureux et qui ne voit pas comment elle peut tout accomplir.

J’ai réalisé il y a quelque temps que je n’avais pas de grandes ambitions dans la vie. Je ne veux pas que mon entreprise emploie 10 personnes, même pas 5. Je ne rêve pas de millions de dollars. Je veux juste de la simplicité. 

L’accepter, ça m’a tellement enlevé un immense poids sur les épaules.

Maintenant, je dois le faire, réellement.

L’impact politique de nos décisions

Lever de soleil à El Transito

L’autre truc qui me chicote par rapport à l’idée de déménager dans un pays comme le Nicaragua est l’aspect politique.

Le Nicaragua est présentement un allié de la Russie. C’est un pays pauvre, corrompu et sans filet social. Ressemblant plus à une dictature qu’à une démocratie.

Même si j’y suis profondément bien, je suis incapable de ne PAS penser à toutes les conséquences associées à ma belle vie de rêve. 

Y déménager, même à temps partiel, c’est un geste politique lourd de sens.

Je crois profondément à la communauté avant l’individualisme. Au pouvoir de mes dollars, de mes choix, de mes actions.

Le Canada n’est pas parfait, loin de là, mais c’est un pays beaucoup plus près de mes idéaux que le Nica… mais je me sens mieux dans ce dernier.

C’est un peu comme mon amour de l’Australie… j’adore ce pays, mais je suis contente de ne pas y habiter pour le côté politique de la chose. Le racisme. L’extrême droite (quoique le Canada est en train de se rattraper de ce côté). Toutes ces choses qu’on ne voit pas nécessairement comme touriste, mais qui existent…

Des fois, j’aimerais être capable d’être égoïste et ne pas voir plus loin que le bout de mon nez. La vie serait tellement plus simple. J’avais beaucoup aimé ce TikTok, il y a quelques mois, sur les avantages de la bimbofication, l’art de vivre dans le déni, de ne pas utiliser son intelligence et d’être narcissique.

Je ne sais pas. Je pense que c’est ça, la vie, mais je pense que ce n’est pas ça non plus.

Et c’est pour ça que j’écris. Mettre en mots le vacarme qui se passe dans ma tête, ça fait du bien. Même quand ma réflexion est incomplète et imparfaite.

Pour découvrir un autre de mes rêves, la vie en petite communauté, tu peux lire ce billet!

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Image pour Pinterest : vie de rêve

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