Le mouvement FIRE : est-ce pour toi?

Connais-tu le mouvement FIRE?

Il s’agit d’un acronyme anglophone signifiant «Financial Independence, Retire Early».

Les adeptes visent l’indépendance financière le plus tôt possible (souvent vers le début de la quarantaine) afin de prendre leur retraite ou simplement avoir le choix de continuer à travailler ou non, sans que ce soit une obligation.

Je viens de d-é-v-o-r-e-r le livre La retraite à 40 ans, de Jean-Sébastien Pilotte (auteur du blogue Jeune Retraité), j’ai donc pensé aborder les plus et les moins de cette idéologie!

Pourquoi je ne suis pas adepte de la philosophie FIRE

pile d'argent

Comment puis-je être contre un mouvement qui vise l’indépendance financière?! 

Je ne suis pas nécessairement contre. Mais je ne crois pas que ce soit un objectif réaliste pour environ 99% de la population. Surtout, je crois que repousser ton bonheur à plus tard est une très mauvaise idée.

En fait, ma réticence face à ce mouvement se résume en une phrase, de la conclusion du livre La retraite à 40 ans :

Enfin, après environ 14 ans d’acharnement, je me suis échappé du métro-boulot-dodo. J’ai choisi de vivre à mon rythme, selon mes valeurs, et de contribuer à la société autrement qu’en envoyant des courriels et en assistant à des réunions. J’ai trouvé mon bonheur!

(Le gras est mon ajout)

Perso, je crois plutôt au «vivre maintenant».

Je suis peut-être tout aussi extrême dans ma façon de voir la vie, la conséquence d’avoir perdu mon frère alors qu’il avait 18 ans. Quand mon frère est décédé, mon cerveau a réagi en disant «la vie peut s’arrêter à tout moment. PROFITE!»

Vivre maintenant ou être préparée pour le futur?

Bénévoles du Free Spirit Hostel
Je n’aurais jamais pu vivre ces cinq semaines de bonheur au Nicaragua si j’avais suivi un mode de vie traditionnel!

J’ai quitté ma seule «vraie» job 9 à 5 à 25 ans (l’année où je l’ai obtenue). J’ai commencé à voyager autant que possible, car c’est ma plus grande passion. J’ai trouvé des contrats qui me permettaient de gérer mon horaire et qui me permettaient de varier les tâches, ce qui me convenait mieux.

Pendant ma vingtaine, j’ai complètement ignoré le futur, la retraite, l’épargne. J’ai vécu en titi, par exemple

Vers 30 ans, j’ai réalisé que ce n’était pas réaliste. Je devais voir à plus long terme que la fin de l’année.

Mais il n’était pas question que je retourne au mode de vie «dicté par la société», qui ne me convient toujours pas. J’ai mis de l’argent dans un REER et fait mes premiers investissements. Très adulte. 

Je prône maintenant le juste milieu (ah, toujours mon juste milieu plate!). Je vis encore selon mes valeurs, mais je suis un peu plus responsable en épargnant pour le futur. 

Consommation et valeurs

Moi au Vieux-Port Steakhouse

Si j’avais brûlé mon budget en faisant des dépenses irréfléchies, je serais passé à côté d’expériences inoubliables. Par exemple, au lieu de m’abonner au câble pour regarder des matchs de foot à la télé, j’y ai assisté en personne. Au lieu d’aller tous les midis manger du fast food avec mes collègues de bureau, j’ai mangé aux meilleures tables de Montréal.

Les choix, toujours les choix!

Ça ressemble à quelque chose que j’aurais pu écrire, non? 

Voici une autre citation, au sujet de l’achat d’une maison :

[…] il n’y a pas que les finances dans la vie. En pensant juste aux chiffres tout le temps, on arrête de vivre (ou on devient banquier).

Ces phrases sont tirées du livre La retraite à 40 ans, qui encense le mouvement FIRE. En le lisant, j’ai été surprise de constater que l’auteur Jean-Sébastien Pilotte et moi sommes d’accord environ 90% du temps.

Comment est-ce possible, quand nos visions sont tellement différentes?

Dans les deux cas, la valeur la plus importante à nos yeux est la liberté (dans l’introduction de son livre, il dit même «Cet ouvrage est, en réalité, un manifeste pour la liberté et, ultimement, pour le bonheur. La retraite est l’avenue que j’ai choisie, mais il ne tient qu’à vous de définir votre quête.»)

Nous avons choisi une façon très similaire d’accéder à cette liberté : en réduisant nos dépenses pour nous concentrer sur ce qui compte réellement pour nous. 

Mais ce que nous faisons avec ce «surplus budgétaire» ne pourrait être plus différent et c’est là la grande différence… Jean-Sébastien a choisi de mettre 50% de ses revenus de côté pendant 14 ans à faire du 9 à 5 afin d’atteindre l’indépendance financière.

Ma solution a plutôt été d’inventer un emploi qui me convient, qui me permet de choisir mon horaire, de dicter ma charge de travail et de prendre des vacances quand je veux.

Je ne vois pas la nécessité d’arrêter de travailler de sitôt et donc, d’être indépendante de fortune. D’ailleurs, selon un tableau partagé à la page 67 du livre, je suis à 28 ans de la liberté financière… ce qui m’amène pas mal à 65 ans 😂

La négativité associée au travail

Moi à Osheaga
Moi au travail, il y a quelques années 😂

Ce que j’écris est peut-être utopique et n’est pas possible pour tout le monde, mais c’est une question que je me pose tout le temps : à la place de rêver à la fin de semaine et à la retraite, pourquoi ne pas faire quelque chose qu’on aime, dans la vie?

Il faut être dans une position privilégiée pour penser ainsi (c’est le cas de plusieurs personnes qui me lisent), mais pourquoi ne pas changer d’emploi, si celui que tu as choisi ne te convient pas? La vie n’a pas à être une longue ligne droite!

Aucun retraité ne passe ses journées assis sur son sofa à contempler le vide. Alors, pourquoi ne pas tenter de trouver, dans la mesure du possible, un emploi qui t’amuse? Ou, au minimum, qui ne te fait pas suer? 

Le but de la liberté financière est de pouvoir choisir ce que tu fais de tes journées.

L’étape 3 du livre de Jean-Sébastien, «Imaginer son évasion», est exactement ce qui ne me plait pas de ce genre de vision : ça implique que le travail est nécessairement quelque chose d’ennuyant, qu’il faut fuir le plus rapidement possible. Bien sûr, il y a une touche d’humour dans le titre, mais pareil! 

Je le répète : je sais que choisir son emploi n’est pas donné à tout le monde. Et j’ai le plus grand des respects pour celles qui ont une job alimentaire qui les fait royalement chier.

Mais je ne crois pas que s’imposer le 9 à 5, parce que «c’est ça la vie d’adulte» et que «je vais avoir une belle retraite après» est la solution non plus.

Si tu limites tous tes bonheurs dans le présent pour «le futur», tu vas perdre ta motivation rapidement.

Les choix quotidiens

Plage de El Transito

Qu’est-ce qui est important pour toi? Est-ce que tes actions sont en accord avec tes valeurs? 

À la page 59 de La retraite à 40 ans, Jean-Sébastien explique que nous passons 50% de nos heures d’éveil au travail, 23% devant la télé et 19% sur les réseaux sociaux… ce qui laisse moins de 10% pour ce qui compte vraiment.

C’est fou! La vie est une série de choix et visiblement, même si on énonce nos priorités et nos valeurs haut et fort, nos actions ne les reflètent pas toujours.

Le but de l’indépendance financière est de réduire (ou éliminer) le nombre d’heures associées au travail. Mais si tu continues à juste regarder la télé et faire du doomscrolling sur les médias sociaux, tu n’avances pas plus vers ton bonheur!

Dans son livre, Jean-Sébastien explique plusieurs façons de réduire ses dépenses et partage des explications super intéressantes sur ce qui constitue de bonnes et mauvaises façons de dépenser. C’est encore là une des nombreuses similitudes entre mon mode de vie et le mouvement FIRE.

Tous les deux, nous avons eu à nous demander en 2020 si notre mode de vie alternatif était durable. Pis ça a l’air que oui. À date, en tout cas.

Nous croyons tous les deux à l’importance de diminuer les frais supposément «fixes», que la société encourage une beaucoup trop grande consommation et qu’on peut être heureux avec moins.

Nous croyons tous les deux que faire un budget est essentiel, même si c’est la tâche la plus ennuyante au monde. Que le salaire, ce n’est pas le be-all, end-all

En ayant des habitudes de consommation frugales, il est aisé de trouver une source de revenus qui se greffe autour de son mode de vie. Notez que presque tout le monde fait l’inverse. On cherche l’emploi le plus payant possible, puis on ajuste son mode de vie en conséquence.

Avoue que ça porte à réfléchir. 

La retraite à 40 ans de Jean-Sébastien Pilotte

La retraite à 40 ans

Ma position face au mouvement FIRE n’a pas changé, mais, comme mentionné au début de ce billet, j’ai adoré La retraite à 40 ans*!

Premièrement, ça se lit tout seul. Jean-Sébastien Pilotte écrit brillamment. C’est drôle, c’est facile à comprendre, à vrai dire je suis même un peu jalouse 😉

Son livre apporte également quelques précisions que je n’avais jamais pris le temps de chercher, puisque ce mode de vie ne m’attire pas. Par exemple, j’y ai appris que les adeptes du mouvement FIRE croient que l’accès à la retraite devrait être calculé en fonction des dépenses plutôt que des revenus.

Ça signifie que moins tu dépenses (plus tu épargnes), plus tu peux accéder à l’indépendance financière rapidement, peu importe ton salaire. Il démystifie également le fait que l’indépendance financière n’est qu’un projet pour les riches sans enfants : peu importe combien tu gagnes, le montant nécessaire pour atteindre l’indépendance est celui qui couvre tes dépenses annuelles avec un rendement de 4%. Pour le calculer, tu dois multiplier tes dépenses annuelles par 25. 

J’ai aussi aimé qu’il explique que ce ne sont pas tous les adeptes de ce mouvement qui se limitent de façon extrême. Par exemple, il voyage et voyageait même lorsqu’il travaillait. Et il démontre y a des avantages certains à ce mode de vie, comme la réduction évidente du stress par rapport à l’argent ou la nécessité de certains produits financiers.

Mais il reste que sa vision est «vivre comme si c’était le premier jour de ta vie» alors que je suis plutôt du clan «comme si c’était le dernier».

Je conseille la lecture de ce livre, même si, comme moi, tu ne penses pas commencer à épargner 50% de tes revenus de sitôt. 

Ce sujet te parle? Le mouvement FIRE est l’un des neuf sujets abordés en profondeur dans le troisième module de L’année qui compte. La prochaine édition aura lieu en 2025. Indique tes coordonnées ici pour être avisée du début de la période d’inscriptions ET participer au mini-cours 7 jours pour améliorer ta relation avec tes finances 100% gratuitement!

Tu as aimé ce billet? Épingle-le sur Pinterest!

Image pour Pinterest : mouvement FIRE

Est-ce que le mouvement FIRE t’inspire? Dis-le-moi dans les commentaires!

J’ai reçu le livre La retraite à 40 ans en envoi de presse.


Ce billet contient des liens affiliés (identifiés par un astérisque*), ce qui signifie que je pourrais faire une commission si tu fais l’achat d’un produit que je recommande. Faire un achat via ceux-ci permet d’encourager le blogue et ne change en aucun cas le prix pour toi. Pour plus d’informations, consulte la politique de vie privée.


8 Commentaires sur “Le mouvement FIRE : est-ce pour toi?

  1. Le jeune retraité dit :

    Merci beaucoup Béatrice d’avoir pris le temps de comprendre le philosophie FIRE et d’avoir lu mon livre. J’apprécie aussi tes pistes de réflexion. 🙂

    Mon livre n’est pas une recette unique à suivre pour atteindre la liberté. Il existe 1001 façons. J’ai partagé ma stratégie, non pas pour que les lecteurs la suivent aveuglément, mais pour qu’ils bâtissent leur propre plan.

    Ta façon de vivre est une excellente avenue vers le bonheur.

    Certains choisiront de démarrer une entreprise, d’autres deviendront nomades numériques et d’autres se constitueront simplement un fonds de liberté. À chacun son chemin.

    Toutefois, en tout le moins dans mon cas, je ne me suis jamais privé de ce que j’aimais faire. J’ai coupé dans le matériel pour vivre plus d’expériences. Nous avons visités au moins 40 pays avant de prendre notre retraite (et ça continue de plus belle depuis notre retraite, il y a presque 4 ans).

    Même chose au niveau du travail, mon boulot a été ma passion durant de nombreuses années. J’ai travaillé aux É-U et en Chine. Seulement, le monde corpo change tellement vite (fusion, acquisition, restructuration, etc), il vaut mieux toujours avoir un plan B. Je fais souvent des blagues, mais j’étais heureux avant la retraite.

    Enfin, comme toi, j’encourage tout le monde à VIVRE. La pandémie actuelle est le meilleur moment pour repenser sa vie, pour construire son bonheur.

    Merci pour ton analyse pertinente! Longue vie à ton blogue!

    • Claude dit :

      Bonjour Béatrice et Jean-Sébastien,

      D’abord je vous trouve beau tout les deux.

      Je comprends Béatrice ayant perdu un proche en bas âge et je sais que la vie peut être fragile ayant été exposé à la perte d’un être cher trop rapidement.

      Je comprends J-S, car je suis un peu de la même nature et je crois en la puissance du temps et des taux composés (j’ai compris bien plus tard que JS).

      Je ne néglige pas le plaisir ressenti à bâtir un patrimoine ni la force d’apprendre à vivre avec l’essentiel, combattre la surconsommation et adopter un mode de vie permettant de gérer sa vie plutôt que de se la faire imposer. Il est franchement plus facile de débuter jeune et beaucoup moins difficile…..car le temps sera le meilleur ami.

      Dans les deux cas, le gout de la liberté est senti. Il s’agit d’un sentiment que l’on peut ressentir selon moi autant le premier que le dernier jour de sa vie!!! Alors vivez bien et poursuivez votre travail de communiquer et enseigner qu’il existe d’autres manières de faire que celles qui est usuellement proposées. Merci à vous deux.

  2. Val dit :

    L’affaire avec «trouver une job qui te passionne» c’est que c’est parfois vraiment VRAIMENT difficile pour quelqu’un avec un MBTI mal défini, des passions changeantes et des talents «moyens». (Et un besoin de sécurité financière.) XD

    Super article, j’ai beaucoup aimé que tu te concentres sur les choses qui te rejoignent même si au départ tu pensais que vos philosophies étaient opposées! Ce livre est dans ma pile à lire que j’ai reçu à Noël (avec celui de Vivre avec Moins, Liberté 45 et le tien ;)), j’ai bien hâte de m’y mettre!

    • Béatrice dit :

      Je n’ai aucune idée ce qu’est un MBTI et je change de passion aux minutes et demi, si ça peut t’encourager 😉 Je connais aussi des gens qui ont une job alimentaire à temps partiel pour la sécurité financière et une job «passion» pour lacher leur fou et trouver ce qui les fait vibrer. Il n’y a pas de limite! 🙂

  3. Marie dit :

    Plusieurs personnes qui visent le FIRE se reconnaissent dans le « SlowFI ». Oui, on épargne énormément et on réfléchit chaque dépense, mais on profite du voyage « en attendant » la retraite plus jeune que la moyenne des ours. La retraite n’est pas obligée d’être le but non plus après x années d’épargne intensive. Mais sur la route, on veut avoir le pouvoir de travailler temps partiel ou de prendre des sabbatiques par exemple, pour voyager plusieurs semaines par année et/ou passer plus de temps avec nos enfants et/ou avoir plus de temps pour nos projets personnels.

  4. Mireille Baslesdettes dit :

    Bonjour,

    Très intéressant comme commentaire. Je suis moi-même une aspirante FIRE, mais depuis mes premiers contacts avec cette philosophie de vie, j’ai constaté qu’elle a beaucoup évoluée. Entre autre, il y a plusieurs mode de vie FIRE maintenant, à la suite des nombreuses variantes que les gens ont essayés/réussis à mettre en application. Par exemple, pour les gens qui, comme moi, choisisse de réduire les heures de travail, donc le salaire, mais continuent à travailler, on appelle ça Barista FIRE. Pour le mode de se serrer la ceinture au max pour atteindre la liberté asap, et de maintenir les dépenses au minimum pour toujours et autant que possible, c’est du lean FIRE. À l’opposé, ceux qui ne veulent faire aucun sacrifice mais atteindre quand même une liberté hâtive visent un mode de vie Fat FIRE. Et la liste continue.

    Mais ce qui est important dans la philosophie de ce mouvement financier et de mode de vie, c’est, au final de trouver le mode de vie qui nous convient et qu’on pourra maintenir même sans revenu autre que nos placements et/ou revenus passifs.

    Comme vous l’avez bien résumé, ce n’est plus combien on gagne qui importe, mais combien on dépense tout en demeurant Heureux et sans avoir l’impression de faire des sacrifices parce que nous priorisons ce qui est important pour nous.

    Et comme le dit Sébastien, atteindre l’indépendance financière, ce n’est pas juste arrêter de travailler, c’est plus une question d’avoir le choix: le choix de prendre un horaire à temps partiel, de retourner aux études en cours de carrière, de partir un sideline sans risquer la faillite si ça ne fonctionne pas, de pouvoir faire face à d’énormes mauvaises surprises sans trop de difficultés monétaires, etc.

    Lorsque je pense aux jeunes qui ont pensé à cette stratégie et ces choix en premiers, je suis épatée par leur génie et leur sagesse avant l’âge! Et c’est pour ça que je partage cette sagesse peu connue avec les plus jeunes que moi lorsque possible!

    Prenez ce qui fonctionne pour vous, les jeunes, et foncez! Le temps et les connaissances vous donnent un atout qui ne pourra pas être compensé plus tard, croyez-moi!

    Vive la liberté financière! ✌️

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En librairies dès maintenant : Allô, job de rêve! 

15585

Intéressée par L'année qui compte?

Indique tes coordonnées ici pour être avisée du début de la prochaine période d'inscriptions ET recevoir le mini-cours 7 jours pour améliorer ta relation avec tes finances 100% gratuitement

Mini-cours L'année qui compte

Psst! Tu seras également abonnée à l'infolettre du blogue.