La croisée des chemins (t’as le droit de changer d’objectif de vie)

Parfois, j’écris des billets qui auraient probablement plus leur place dans un journal intime que sur une plateforme publique.

Celui-ci est l’un d’eux.

J’aime partager ce genre de réflexion, parce que je me dis que je ne peux pas être la seule à penser de cette façon.

C’est aussi rassurant pour moi quand des lectrices me disent vivre la même chose que j’imagine que ça peut l’être pour quelqu’un qui pensait être seule au monde.

Aujourd’hui, j’ai envie de jaser de l’évolution des rêves et du fait que ça peut être vraiment challengeant d’accepter que tes objectifs aient changé.

Ce que j’ai longtemps voulu n’est plus mon objectif

Photos de moi à MusiquePlus

Moi avec les Backstreet Boys

Moi et James Bay
James ❤️

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par l’industrie du divertissement. Surtout l’arrière-scène.

Et j’ai toujours trouvé une façon d’y accéder… que je pense à la fois où j’ai posé une question à S Club 7 à MusiquePlus (ce qui m’a donné accès à un meet & greet), aux fois (oui oui, au pluriel) où Jason Mraz m’a donné de l’argent pour acheter ses albums ou quand j’ai pris une bière avec Tommy Lee avant un spectacle de Mötley Crue.

Ou la fois où j’ai eu un accès VIP pour rencontrer Nick Carter sans faire la file. Ou tous les Backstreet Boys, même. Ou Howie D, à Las Vegas (how is this my life?) Ou James Bay, aussi. Ou même quand j’ai posé une question à Hilary Duff via le Filles d’Aujourd’hui quand j’étais ado?

J’ai été quand même insistante à plus d’une reprise (je m’excuse encore, Simple Plan), mais souvent, c’était juste une question de circonstances. J’étais là au bon moment, je connaissais les bonnes personnes.

Je me suis incrustée dans l’univers qui m’a fascinée depuis mon enfance.

J’avais des guestlists pour tous les spectacles. Une passe all-access de travailleuse aux meilleurs festivals en ville.

I had made it.

Puis, mes rêves ont changé…

Moi à Osheaga
Dans le cadre de mon boulot à Osheaga 😎

Moi avec ma passe de festivals

En 2019, après mon dixième été de festivals, j’ai décidé qu’il était temps pour moi de passer à autre chose.

Mon blogue était devenu mon emploi à temps plein et il était difficile pour moi de faire les deux. Je manquais d’heures pour tout accomplir et j’avais envie d’un horaire allégé pour mieux profiter de l’été.

J’avais surtout l’impression d’avoir fait le tour de mon rôle et d’avoir perdu ma motivation. Mais une partie de moi avait envie de garder ce contrat parce que j’avais peur de perdre mon «statut».

Puis, la pandémie est arrivée. J’avais quitté les festivals sans savoir qu’il n’y aurait pas de festivals, cet été-là…

J’ai passé l’été 2020 aux îles de la Madeleine. Je faisais environ 16h de bénévolat par semaine en échange de mon lit, je travaillais une vingtaine d’heures et je passais le reste du temps à la plage.

J’ai rarement eu l’impression de profiter d’un été comme de celui-là, malgré plein plein plein de drama que je m’explique encore mal.

L’été 2021 a aussi été fabuleux (malgré un début difficile).

Sachant que je n’avais ni le budget ni l’envie de voyager, j’ai créé mon Montréal World Tour™️ et je suis partie à la découverte de plein de quartiers de la ville où je n’avais jamais mis les pieds.

J’ai vraiment eu l’impression de profiter de mon été, sans stress lié au boulot ni heures de fou.

Et cet été a été… pouet. Je pense que c’est le meilleur descriptif. J’ai commencé l’été pleine d’espoir, mais la météo merdique de juin et mon isolation COVID au début juillet ont mis fin à mon enthousiasme et là, on est en septembre et je n’ai presque rien fait, sauf assister aux festivals où je travaillais avant.

J’ai l’impression d’être retournée trois ans en arrière, même si je sais au plus profond de moi-même que ce n’est plus ce que je veux.

L’effet «Revertigo»

Moi et Youppi

Moi quand je travaillais aux Canadiens
La job étudiante la plus cool au monde et celle qui m’a ouvert toutes les portes!

Dans How I Met Your Mother, il y a un épisode où ils parlent du «Revertigo» de Lily. C’est un mot inventé, mais qui décrit quelque chose de bien réel : le fait d’agir comme dans le passé dès que tu revois quelqu’un d’une époque révolue de ta vie.

J’ai l’impression que c’est ce qui se passe pour moi et l’industrie de la musique.

Dès que je mets les pieds dans une salle de spectacle, sur un site de festival, j’ai un désir vraiment trop intense de «faire partie de la gang». Je regarde les travailleurs pour voir si je les connais et je me surprends à vouloir revivre le rush d’adrénaline de faire partie de l’événement.

J’ai même parlé à une ancienne collègue du fait que j’aimerais recommencer à travailler lors des festivals à la dernière journée de Lasso. Un gros FOMO s’était emparé de moi quand, en milieu d’après-midi, je m’étais retrouvée avec une pause de 3h sans connaître d’artistes à voir.

Je me suis retrouvée dans les pattes de mes anciennes collègues, à demander si je pouvais aider, plutôt que de relaxer au soleil et profiter de la parfaite journée d’été…

Quand je vois mes anciennes collègues ou même d’anciens amis connus grâce à la musique, je redeviens soudainement la Béa de 20 ans qui rêve de travailler dans le milieu, pas la Béa entrepeneure accomplie de 35 ans.

Pis je trouve ça poche en titi.

Quand j’ai quitté mon emploi à temps aux Canadiens de Montréal après neuf mois, j’ai pensé (et dit) à plusieurs reprises que de l’avoir accepté avait été une erreur, car démissionner signifiait effectivement la fin de cette aventure de cinq ans.

Si j’avais gardé la job à temps partiel que j’avais avant, je serais sans doute restée plus longtemps.

J’ai eu besoin de faire une cassure complète pour passer à autre chose. Ça m’aura pris plus de six ans avant de retourner voir un match de hockey, alors que j’avais assisté à pas mal tous les matchs à domicile de 2007 à 2012.

Et là, je pense qu’il est temps que je fasse la même chose avec la musique.

Ça fait quelques fois que je vois sur les médias sociaux que je manque un spectacle où je connais la moitié de l’assistance, un spectacle qui reçoit les meilleures critiques au monde et… ça ne me fait rien.

Je suis juste heureuse pour les gens qui y assistent.

C’est quand j’arrive sur place que mon FOMO embarque. Je cherche une certaine validation, que les gens «importants» sachent que je suis encore là, dans l’industrie.

Je ne suis plus capable d’apprécier un spectacle sans l’adrénaline et la reconnaissance associées au fait d’y travailler.

Pourquoi est-ce si difficile d’accepter la fin d’une époque?

Lever de soleil à El Transito
Mes petites marches matinales à El Transito ❤️
Baguettes maison
#passionpainmaison
Gros plan sur mes fines herbes
#passionjardin

Dans plusieurs de mes billets, je parle de l’importance de t’écouter, de quitter un emploi s’il ne te rend pas heureuse, même si c’est difficile… et c’est ce que je dois faire ici.

En fait, je le savais en 2019, quand j’ai arrêté. Ce mandat ne m’apportait plus de bonheur, j’étais prête à passer à autre chose.

Depuis, j’ai découvert une passion pour le jardinage, je veux occuper mes étés autrement, plus lentement. Je veux rencontrer quelqu’un et fonder une famille. Je veux me coucher à 21h, me lever à 6h comme au Nicaragua, faire du pain tous les weekends.

Je ne veux plus me définir par mon travail.

Le fait de rester dans cet environnement m’empêche de faire une cassure, de réellement passer à un autre appel.

Bref, ça me rappelle que c’est difficile, quitter le confort. Ce que tu connais. Ce que tu as tant aimé. Que tu as tant voulu. C’est normal, d’avoir des doutes, même quand tu sais que tu prends la bonne décision.

C’est tough, pour vrai, de tout abandonner du jour au lendemain, mais une cassure complète peut réellement aider à fermer un chapitre pour passer à un autre appel.

Il est temps pour moi de le faire.

Salut! Moi, c’est Béa. J’ai longtemps été rédactrice pigiste et assistante en relations de presse, mais je suis maintenant entrepreneure du web, je possède un blogue, une boutique en ligne et un programme d’apprentisssage en ligne. J’aspire à atteindre un équilibre travail/vie personnelle qui me convient, hors de la hustle culture tellement valorisée, grâce aux revenus passifs et à une réduction du coût de ma vie.

Enchantée.

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4 Commentaires sur “La croisée des chemins (t’as le droit de changer d’objectif de vie)

  1. Josée dit :

    Bonjour Béatrice, J’adore te suivre sur ton blog. Tes sujets son très intéressant et touche beaucoup de gens.
    Quel était ton emploi pour les Canadiens de Montréal?
    Je te souhaite une bonne continuité. 🫶🏼
    Josée

  2. Mel dit :

    Je me sens tellement comme ça, mais à presque 40 ans. De faire des choix pour une vie plus épanouie, plus tranquille, mais d’avoir de la difficulté à faire les deuils de la vie d’avant. Tu n’es clairement pas la seule!

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