J’en parle souvent : je fais de grands efforts pour privilégier les aliments locaux. Été comme hiver, je recherche le sigle « Aliments Québec », ou, du moins, celui qui m’informe que le produit a été transformé ici.
En fait, c’est un effort qui n’en est pas un. C’est tout naturel pour moi de faire ce choix.
Je mange local, peu importe le prix. Mais ce n’est pas « peu importe le prix »… Manger local ne coûte pas nécessairement plus cher. C’est même souvent MOINS cher, lorsqu’on se concentre sur ce qui est en saison.
C’est bon pour la planète. C’est bon pour notre économie. C’est bon pour notre santé. C’est bon au goût aussi, soyons honnêtes.
Tout le monde gagne à manger local.
Pourquoi manger local
Tu le sais, je suis l’économe la plus lâche au monde. Je veux dépenser moins, surtout à l’épicerie, mais il n’est pas question de faire du couponing, de me promener d’épicerie en épicerie à la recherche d’imbattables, de me compliquer la vie.
Économiser doit être simple.
Et la meilleure façon de le faire, c’est d’acheter local et en saison. L’été, c’est facile. Il y a des produits du Québec à mini-prix presque partout.
L’automne, ça va bien aussi. Les légumes racines arrivent, ne coûtent pratiquement rien et durent longtemps. C’est le moment de faire le plein de patates, carottes, oignons, betteraves, ail, etc.
L’hiver et le printemps, c’est le festival des congélations! Si tu ne trouves pas de produits locaux à ton épicerie, c’est le temps de piger dans ce que tu auras préparé pendant les mois précédents. Oui, encore et toujours, les plus grandes économies au niveau de l’alimentation se font en cuisine.
Tu peux aussi t’abonner aux paniers bio d’hiver. Je m’y suis inscrite pour la première fois cette année et j’ai adoré mon expérience. 30$ aux deux semaines pour une quantité plus que suffisante de légumes (et quelques fruits). Je n’ai pratiquement rien acheté d’autre!
En saison, il y a souvent abondance, ce qui permet de garder les prix plus bas, que tu fasses tes achats en épicerie, au marché ou ailleurs.
Psst! Lis ce billet jusqu’à la fin pour découvrir un aide-mémoire pratique des saisons en alimentation au Québec.
Alimentation locale… et variée!
Même si je suis une (trop) grande consommatrice de bananes, je suis généralement d’accord avec Jean-Martin Fortier de la ferme des Quatre-Temps : il faut apprendre à manger selon ce qui est disponible en fonction de notre climat.
C’est certain que si tu cherches des fraises locales en janvier, ça risque de coûter une beurrée, mais si tu suis de près ou de loin les saisons de production, tu pourrais avoir une alimentation variée (et santé!) à l’année, à bas prix.
Oui, on produit beaucoup de légumes racines, surtout l’hiver. Mais mon expérience de « chef » au Nicaragua m’a prouvé qu’il est possible de faire une variété de plats assez impressionnante même avec un nombre très limité d’aliments.
Selon la façon dont tu coupes, prépares et cuis un aliment, selon les épices que tu y ajoutes, selon les autres aliments avec lesquels tu le maries, tu peux arriver à des résultats hyper différents.
Prenons l’exemple des carottes. Un aliment qui ne coûte presque rien, produit ici à l’année ou presque. Voici plein de façons de les préparer, qui ne pourraient être plus différentes :
- En spirale dans un bol ou une salade
- Coupées en rondelles, blanchies et congelées, et utilisées comme légume rapide avec un peu de beurre
- Cuites au four avec du romarin et du sirop d’érable
- Ajoutées à un mijoté
- Dans un potage
- Utilisées dans une mirepoix, comme base pour une sauce
- En crudité, comme collation
- Râpées, comme ingrédient vedette d’une salade
Délicieux produits locaux
Les produits du Québec goûtent meilleur. Pour plusieurs raisons. La plus importante est que ces produits sont encore frais.
J’écris ce billet en mangeant mes premières crevettes nordiques de l’année. Je n’en avais pas mangé depuis quoi, août dernier? Chaque bouchée est un plaisir. Ça aura tellement valu ces quelques mois d’attente et je compte en profiter à fond pendant toute la saison, comme à chaque année.
Lorsqu’on importe un légume ou un fruit de l’autre bout du monde, il doit souvent être cueilli alors qu’il n’est pas tout à fait à terme, pour qu’il ne soit pas pourri une fois rendu ici. Ça affecte bien sûr le goût.
Il y a également le transport, qui génère beaucoup de pollution.
Et il y a les lois, aussi. Le Québec n’est pas parfait, mais les lois concernant l’utilisation de produits plus chimiques dans les champs sont beaucoup plus strictes ici qu’ailleurs, ce qui permet de manger sans crainte, que ce soit bio ou non.
Si on revient aux fruits de mer, le poisson et les crevettes issus de la Thaïlande seraient même source d’esclavagisme, rien de moins.
Je crois fermement que chaque achat est politique et qu’il est important de dire aux épiciers que l’on veut des produits d’ici dans nos paniers : il est complètement insensé de vendre des fraises de Californie en juillet!
Comment changer tes habitudes
La prochaine fois que tu iras à l’épicerie, prends une seconde pour regarder d’où proviennent les aliments que tu achètes. Ça va rapidement devenir une habitude. Compare les prix et tu verras qu’en saison, ça ne coûte souvent pas plus cher!
Utilise ton imagination pour créer une variété de plats extraordinaires… et si ça ne te vient pas naturellement, consulte des sites de recettes ou dépoussière tes livres de cuisine!
Changer ses habitudes requiert peut-être un peu d’efforts au début, mais, comme ça le dit, ça devient rapidement une habitude. Ça ne prend pas plus de temps ni de travail!
Et si ce n’est pas possible d’acheter local?
Achète les meilleurs produits que ton budget permet.
Oui, c’est normal d’acheter des cannages, légumineuses, riz, pâtes et autres en spécial. D’acheter des aliments qu’on ne produit pas ici, surtout s’ils sont peu chers.
L’objectif n’est pas d’être parfaite, de manger 100% local en tout temps. C’est de prioriser l’option d’ici lorsque possible.
Il y a plus de produits locaux que tu le crois, surtout si tu élargis ta définition de « local » à « canadien » ou « dans un rayon de x km » (selon le lieu où tu habites). Par exemple, tu peux trouver de très nombreux produits surgelés du Canada à l’année, comme du maïs. C’est sans compter les farines locales, les breuvages, l’alcool… il y a de (presque) tout, vraiment!
Fais des pots Mason, congèle le plus de trucs possible, achète des aliments qui ont une longue durée de vie (comme les courges) et profites-en même lorsque la saison d’abondance est terminée. Il y a tellement de produits d’ici qui méritent d’être découverts et appréciés, du sirop d’érable au vin aux pommes aux oeufs aux baies et j’en passe.
Tu te rendras compte que tu PEUX manger majoritairement local à l’année, si c’est important pour toi!
Jardiner
Tu ne peux pas avoir plus hyperlocal que ton propre jardin. Amuse-toi à essayer de planter quelques trucs. Commence avec les fines herbes si tu n’as pas le pouce vert : celles en pot à replanter coûtent à peu près le même prix que les déjà coupées.
Ce serait bête de ne pas essayer!
Certains légumes, comme les oignons verts, la laitue romaine et autres peuvent même repousser à partir de leurs propres racines.
Si tu ne peux pas jardiner, pourquoi ne pas voir si tu ne peux pas trouver des fruits et légumes sauvages près de chez toi? Bien sûr, ne mange ce que tu peux identifier avec certitude et ne cueille que ce que tu as le droit de cueillir!
Visiter les producteurs
Au cours des dernières années, j’ai pu visiter plusieurs producteurs partout dans la province. Ces rencontres n’ont fait que confirmer pour moi l’importance de les encourager, de manger local.
Il y a le producteur rencontré au Marché Central, lors d’une tournée de presse, vers 7h le matin. Il avait passé la nuit à distribuer ses produits, allait faire une courte sieste avant de travailler dans les champs toute la journée.
Il y a le producteur à la fromagerie Médard, au Lac-Saint-Jean, qui nous expliquait que son fromage change de couleur (et de goût!) selon le moment de l’année, en raison de l’alimentation de ses bêtes, et qu’il aimerait que ceci soit mieux compris, plutôt qu’on s’attende à avoir un produit uniforme à l’année, ce qui requiert de modifier l’alimentation naturelle des animaux.
Il y a toutes ces familles qui travaillent ensemble pour continuer des traditions ancestrales et faire pousser des fruits et légumes selon les règles de l’art.
Je pourrais continuer ainsi longtemps.
C’est essentiel de comprendre d’où vient notre nourriture.
De plus, si tu as des enfants, c’est une activité vraiment agréable. Plusieurs producteurs s’efforcent d’offrir non seulement l’autocueillette (c’est tellement le fun!) et/ou une boutique sur place, mais également plusieurs activités qui plairont à toute la famille.
Visiter les marchés
Si tu n’as pas la chance de te rendre directement chez les producteurs, il est possible d’en rencontrer plusieurs dans les marchés. C’est aussi l’occasion parfaite de découvrir plusieurs petites boutiques indépendantes qui font des produits absolument délicieux.
J’ai entre autres parlé du marché des Éclusiers ici.
En plus, c’est le fun, aller au marché, discuter avec les producteurs, en apprendre plus sur certains produits qu’on connait moins. C’est plus long, peut-être, mais ça n’a pas à être une corvée.
Prends le temps de discuter avec les gens dans les commerces, boutiques et marchés, ce sont souvent de réels passionnés qui se feront un plaisir de t’aider à faire des découvertes et à essayer de nouveaux produits.
Pour t’inspirer d’avantage
Si tout cela te parle, tu dois te procurer le livre Mangez local! Recettes et techniques de conservation pour suivre le rythme des saisons* de Julie Aubé.
Julie, c’est LA reine de l’alimentation locale. Elle prouve qu’il est possible de s’alimenter de produits d’ici à l’année plutôt facilement, permettant de réduire notre budget épicerie et notre empreinte écologique. J’ai adoré son livre, que j’ai lu en une journée!
Ce que j’ai le plus aimé : tous les trucs qu’elle donne sont réellement accessibles, pas besoin d’être une chef professionnelle ou avoir 10 000 heures à passer en cuisine toutes les semaines.
J’ai tourné plein de bords de page pour me rappeler d’astuces que je voulais mettre en place pour améliorer certaines habitudes et j’ai dit « YES! » à voix haute quand elle suggérait un truc que je fais déjà.
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